Cette clameur en faveur du Non prend aujourd’hui une nouvelle dimension suite à la crise sanitaire et économique que nous connaissons et les délocalisations dans tous les domaines, notamment celui de la pharmacologie...
Depuis le début de l'année 2005, pendant que la quasi-totalité des médias aux ordres, journalistes de la presse écrite et de la radio-télévision faisaient campagne directement ou indirectement en faveur du OUI au TCE, fleurissaient ici et là des rassemblements de milliers de citoyens avec des affiches, tracts, badges et chansons en faveur du NON.
Les sourires des européistes béats s’estompèrent peu à peu pour laisser place à des grimaces quand les courbes des sondages ont commencé à se resserrer puis à se croiser. Et au soir du 29 mai 2005, c’est avec jubilation que les partisans du NON ont accueilli les résultats : 55% de voix contre le TCE !
Résultat sans appel de la démocratie vivante, la France envoyait un signal d’espoir à tous les peuples qui avaient été privés jusqu'ici de référendum. Ce Non fut catalogué par les partisans du Oui comme un Non de peur sociale, un Non en faveur d'un repli souverainiste, un Non à l'Europe, etc.
Alors, de façon tout à fait anti-démocratique, le Traité de Lisbonne (autre nom pour faire passer le même projet liant tous les traités néo-libéraux en un seul texte) a été voté par les députés et sénateurs PS et UMP, réunis en congrès. La Constitution française intégra le titre 15 afin d'être compatible avec le Traité de Lisbonne mettant la France sous tutelle de l’l'Union européenne, désormais libre d'imposer toutes ses politiques néolibérales.Les conséquences ne se sont pas fait attendre : austérité, chômage, délocalisations, désindustrialisation du pays, privatisations accrues, services publics amputés, effectifs des fonctionnaires réduits, protection sociale démantelée, droit du travail et conditions de travail détériorées. Les conquêtes sociales mises en place après la Libération, devenues les cibles de l'UE, ont été ainsi détruites lentement mais sûrement par les gouvernements successifs de droite ou de gauche en France.Le 1er novembre 2011, Mario Draghi, vice-président pour l'Europe de la banque d’affaires Goldman Sachs entre 2002 et 2005, puis gouverneur de la banque d'Italie entre 2006 et 2011, est devenu président de la Banque Centrale Européenne (BCE) ! Le 27 juin 2014, les dirigeants européens ont choisi l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker pour être le nouveau président de la Commission européenne alors que le Luxembourg est un paradis fiscal et un des champions du secret bancaire au sein même de l’Europe !La nomination de ces deux personnages à la tête des deux plus importantes institutions européennes, avec l’aval de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande qui n’ont pas osé mettre leur veto, n’est sans doute pas étrangère au manque de volonté de l’Europe de lutter efficacement contre les excès de la finance et de freiner les délocalisations dans des domaines stratégiques importants.Aujourd’hui, le dévoiement de l’Europe, la sauvagerie de la mondialisation, l'appauvrissement des classes populaires, la casse de l’hôpital public et l'épidémie de coronavirus ont mis au jour l’état désastreux de la France au sein de l’UE.
C’est ainsi que d’anciens élus, des Gilets jaunes, des juristes, des journalistes, des démographes qui veulent réfléchir ensemble à la façon de « rebâtir notre monde demain » lancent autour de Michel Onfray, un site Internet et une revue trimestrielle baptisée « Front Populaire ».
Une autre force politique reste en effet à créer pour restaurer la démocratie, reprendre en main l'économie, ré-industrialiser la France, revitaliser les services publics, construire une alternative politique fondée sur l'égalité, le progrès social, l'emploi, conjuguée à la protection de l'environnement et à la laïcité.
Les Français n’ont oublié ni le NON au TCE en 2005, ni la forfaiture des parlementaires en 2008. La dynamique de projet alternatif n’est pas morte et demande qu'à se reveiller...
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