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Pensées pour une saison - Printemps, de Gabriel Bittar

Publié le 04 juin 2020 par Francisrichard @francisrichard
Pensées pour une saison - Printemps, de Gabriel Bittar

Ce livre de Gabriel Bittar comprend 127 pensées. Ce sont des textes de diverses longueur, allant de quelques lignes à quelques pages. D'aucuns relèvent ainsi de l'aphorisme, tandis que d'autres de la démonstration.

Quand on lit dès les premières pages cet éloge, on ne peut qu'avoir un préjugé favorable:

Admirable Michel de Montaigne [1533-1592], très bon compagnon. Guide aimable et raisonnable des vieux jours. On peut entendre une voix tranquille dans ses écrits, celle d'un ami intelligent, sensible et bienveillant.

Un peu plus loin, cela se confirme:

Les bons livres sont des amis calmes et fidèles, aussi quand il faut s'en séparer, quelle tristesse. A l'instar des merveilles de la nature, je peux rester des heures à les contempler, à les explorer, à réfléchir, à prendre des notes, dans un bonheur toujours renouvelé.

Il est difficile de ne pas faire sienne non plus cette pensée:

Celui qui est bon doit apprendre à agir avec bonté. Ce n'est pas simple. En effet, pour faire le bien, il faut comprendre; pour comprendre, il faut connaître.

Comprendre est décidément important pour lui jusqu'à la limite de propriété:

Comprendre s'est toujours avéré, pour moi, une pulsion vitale. Comprendre, avec autant de précision que possible. Autrement, l'affolement me guette.

A raison, il n'est pas tendre avec les donneurs de leçons:

Moralisateur n'est pas moraliste, pas plus que fans de sport ne sont sportifs. Les moralisateurs, qu'ils soient de type religieux ou politique se ressemblent tous, foncièrement. Ils donnent la primauté à l'opinion conforme et à l'adhésion aveugle, au détriment de la détermination des faits et de l'intelligence de l'analyse.

Il aimerait que l'on traite les animaux comme des frères. C'est peut-être beaucoup demandé, mais cela ne signifie pas qu'il faille les traiter avec cruauté, ce qu'une civilisation fondée sur l'éthique devrait dénoncer, quelle qu'en soit la victime, si elle veut être pérenne. 

Dans cet ordre d'idée, il regrette que le véganisme ait été réduit à sa portion végétalienne:

Le véganisme ne se trouve plus perçu comme une éthique de vie d'abord, une éthique cherchant à infliger aussi peu de souffrance que possible aux êtres sensibles... mais tout simplement comme un régime alimentaire.

Gabriel Bittar, dans ce livre de Pensées pour une saison - Printemps, aborde nombre de sujets qui lui tiennent à coeur, parfois longuement comme lorsqu'il démonte le Paradoxe de Zénon sur Achille et la tortue.

Être d'accord ou pas avec Gabriel Bittar n'est pas important. Ce qu'il l'est, c'est que ses pensées donnent matière à réflexion et incitent à faire l'effort de mieux connaître le monde qui nous entoure, pour le mieux comprendre.

Francis Richard

Pensées pour une saison - Printemps, Gabriel Bittar, 188 pages, Éditions de l'Aire


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