Le Sénat à majorité de droite a voté hier en première lecture une proposition de loi du groupe communiste (CRCE) visant à supprimer le délai de carence d’un mois pour le versement des aides au logement (APL).
Le texte, auquel le ministre du Logement Julien Denormandie s’est montré défavorable, prévoit aussi de revenir sur la désindexation des APL, actée par le projet de loi de finances pour 2020.
Il a été voté à main levée par l’ensemble des groupes politiques, à l’exception de LREM. Les APL sont des « outils majeurs d’égalité et de solidarité», a plaidé l’auteure de la proposition de loi Cécile Cukierman, en soulignant que la crise du coronavirus rend leur « actualité encore plus prégnante». « Nous sommes en désaccord, et cela est largement partagé dans cet hémicycle, avec une politique au détriment des plus modestes, qui affaiblit le mouvement HLM», a affirmé de son côté la rapporteure LR Dominique Estrosi-Sassone.
Valérie Létard (centriste) a salué « un texte qui vient à point nommé», pour « apporter à son échelle un peu d’oxygène aux ménages»
« Des erreurs ont été faites», a reconnu Julien Denormandie, en évoquant la « mauvaise décision » de baisser de 5 euros par mois les APL, prise au début du quinquennat. « Une faute avouée n’est pas pardonnée, c’est faute réparée qui est pardonnée », a réagi Marie-Noëlle Lienemann (CRCE), pour qui « les 5 euros doivent être rendus ».
05/06/2020