Boris Cyrulnik, très connu paour sa connaissance et Boualem Sansal, écrivain, dialoguent dans ce livre à propos des relations entre l'Algérie et la France mais aussi sur la violence omni présente en Algérie mais aussi dans l'histoire du monde.
Les deux auteurs regardent ces questions sur le temps long et remontent loin dans l'histoire de l'Algérie car, selon eux, cette longue histoire d'un pays, dont ils remarquent qu'il n'a jamais vécu libre et indépendant avant 1962, explique les blocages d'aujourd'hui et le comportement du pouvoir. Ils estiment que l'Algérie toujours dominée par d'autres a toujours vécu selon le mode tribal et que ce mode tribal est encore à l'œuvre dans la façon dont est dirigé le pays et que le " système " tant honni par les Algériens du " Hirak " est une forme de société tribal.
Ils montrent bien le rôle qu'a jouer dans tous les évènements de cette histoire la lutte entre l'Europe et La Turquie ottomane qu'Erdogan veut ressusciter au point de vouloir (c'est moi qui ajoute) à nouveau coloniser la Lybie et la Tunisie !
Les deux écrivains discutent également du problème du terrorisme et font un parallèle (sur lequel on peut être en désaccord entre la Palestine, Israël et l'Algérie) et Boris Cyrulnik citant les exemples des Basques, des Irlandais, de la Fraction Armée Rouge, de la Bande a Baader montre que le terrorisme ne réussit jamais ce qui est également ma conviction : cela dure, cela crée des dommages, des morts, mais l'échec est au bout et ce sera aussi le cas pour le terrorisme islamique. Boris Cyrulnik insiste, à juste titre (il faut relire Camus), sur une distinction entre terrorisme et résistance.
Sur l'avenir les deux auteurs ne sont pas d'un optimisme débordant ! Et de fait ils posent les questions essentielles :
" Plus fondamentalement se pose cette question : une économie moderne est-elle possible dans une société bridée par des pouvoirs totalitaires et inhibée par les archaïsmes religieux ? "