13 Reasons Why (Saison 4, 10 épisodes) : un dernier coup de couteau dans le dos

Il y a parfois des concepts qu’il n’est pas bon d’étendre jusqu’à plus soif et cette saison 4 de 13 Reasons Why était aussi inutile que terriblement pompeuse. Netflix avait eu du flair avec la première saison même si celle-ci était plus qu’inégale voire par moment ennuyeuse. Puis le récit s’est engouffré dans tout un tas de mésaventures intéressantes sur le papier qui ne tenaient jamais leurs promesses. La saison 3 est probablement l’une des plus attrayante alors que la mort de Bryce permettait de faire ressortir des sujets sensibles. Pourtant, si cette saison 3 aurait très bien pu conclure la série, Netflix a fait le choix de la renouveler encore une fois pour une dernière saison. Et la saison 4 est une catastrophe. En plus d’être un long voyage peu palpitant, elle répète constamment les thématiques précédentes en remâchant tout ce qu’elle nous a déjà délivré par le passé.

Cette saison est un désastre sans nom, reniant son principe de départ et tombant alors dans tous les pièges narratifs d’une série peu inspirée qui n’a que l’occasion de nous répéter ce qu’elle a déjà pu livrer précédemment. On sent les scénaristes qui tirent les cordes jusqu’au bout, quitte par moment à renier complètement les personnages et les trahir dans leurs développements. Les personnages étaient pourtant l’un des rares atouts de 13 Reasons Why et désormais il n’en reste plus rien. Toute la série tombe alors en lambeaux, comme une fleur fanée qui n’a pas eu la chance de réellement montrer de beaux pétales. Le scénario cherche à boucler toutes les intrigues laissées en plan au fil des saisons ce qui dans un sens est ce que l’on peut attendre d’une saison finale mais rien ne prend, tout part en cacahuète.

Au fil de ces dix épisodes, 13 Reasons Why fait plusieurs tentatives afin de faire évoluer l’histoire et donner un semblant de plaisir aux téléspectateurs (ou en tout cas aux derniers encore en vie qui ont survécus aux saisons précédentes). Mais rien n’y fait. J’ai comme l’impression d’assister à une déconstruction d’une idée originale pour n’en garder que ce qu’elle a fait de plus mauvais. La série continue de mélanger tous les problèmes que les ados peuvent rencontrer du sexe à la drogue en passant par le suicide, la pression psychologique, le harcèlement, etc. Mais ce mixeur n’arrive jamais à faire quelque chose d’homogène laissant la mixture replonger dans des intrigues pompeuses qui traînent en longueur. C’est comme si l’idée de la saison aurait pu tenir sur un téléfilm de conclusion et qu’ils avaient pourtant décidé de faire dix épisodes.

Le coup de grâce est probablement le dernier épisode, chiant comme la pluie et surtout ridicule. Tout est broyé jusqu’à ce qu’il ne reste rien de ce qui pouvait nous attacher aux personnages. 1h38, il fallait oser le faire surtout quand le reste de la saison ne nous raconte finalement que très peu de choses. La série met alors en exergue tout ce qu’elle a comme problèmes dans sa façon de nous présenter ses histoires. Brian Yorkey, le créateur de la série, est alors tombé dans des sables mouvants en cherchant toujours à choquer et faire plus pour tenter de donner des leçons de morales. Si sur le papier c’est intéressant, cela ne l’est jamais à l’écran. L’idée de parler une fois de plus de sujets forts (le VIH), 13 Reasons Why s’enlise dans une surenchère souvent terrible qui détruit une bonne idée en un épisode. La maladie est un sujet fort mais la série en fait quelque chose de lisse et ennuyeux, sans chercher à créer une once d’émotions ce qui laisse le soufflé retomber aussitôt.

L’idée de nous offrir le diagnostic dans le dernier épisode de la saison est presque ce qu’il y a de plus maladroit car l’on aurait pu justement voir l’évolution des choses autrement, sans que cela ne devienne un twist qui semble être uniquement là pour choquer une fois de plus. Au final, cette saison 4 foire tout sur son passage, délivrant des épisodes ennuyeux les uns après les autres pour tenter de se rattraper dans une fin ridicule qui préfère surenchérir plutôt que de conclure intelligemment ce qui aurait pu l’être. 13 Reasons Why ne me manquera pas et c’est dommage car peu les teen dramas méritaient bien une série qui tente de creuser des problématiques fortes. Euphoria a tenté de le faire et bien que maladroite elle s’en sort bien mieux. 13 Reasons Why est un échec qui ne restera pas dans les mémoires. Dommage.

Note : 1/10. En bref, un foirage total.