Les criquets vont envahir la Corne de l’Afrique au cours des 2 prochains mois, prévient l’ONU

NAIROBI, Kenya, 29 mai 2020 (Xinhua) – La région de la Corne de l’Afrique connaîtra un autre essaim d’invasions acridiennes de juin à juillet, a déclaré vendredi un expert principal des criquets à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Keith Cressman, expert en prévision des criquets pèlerins de la FAO, a déclaré que la prochaine vague d’invasion devrait être plus importante que la normale en raison des conditions de reproduction favorables dans la région.

Un autre essaim de criquets encore plus important

« Nous nous attendons à ce que dans la seconde moitié de juin, un autre essaim de criquets pèlerins frappe la Corne de l’Afrique puis, en juillet, émigrera en Asie via la Somalie », a déclaré Cressman lors d’un webinaire.

Si les conditions climatiques sont favorables à la reproduction, alors le nombre de criquets sera non seulement plus important mais restera plus longtemps, a-t-il déclaré.

Le Kenya, la Somalie, l’Éthiopie, Djibouti et le Soudan sont parmi les neuf pays les plus touchés par les criquets, a déclaré Cressman, ajoutant que leur contrôle devient maintenant un énorme défi en raison de leur nombre et des énormes ressources nécessaires.

L’Érythrée, le Soudan du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie et le Yémen seront également touchés.

Selon la FAO, 24,6 milliards de shillings (environ 232 millions de dollars) sont nécessaires pour une réponse rapide et une action anticipative dans la Corne de l’Afrique jusqu’en décembre, mais jusqu’à présent, seulement 130 dollars ont été collectés depuis l’invasion acridienne il y a cinq mois.

Cressman a déclaré que bien qu’il y ait une inquiétude concernant le type de produits chimiques pulvérisés pour tuer les criquets et leurs effets ultérieurs, là où il n’y a pas de ressources, les agriculteurs peuvent creuser des tranchées autour de leurs fermes pour piéger les criquets et les recouvrir de terre pour mourir.

Richard-Mark Mbaram, qui est le conseiller technique du ministre de l’agriculture du Nigeria, a déclaré que COVID-19 a perturbé la réponse aux criquets alors que le monde se concentre sur la lutte contre la pandémie.

Il a déclaré qu’il est nécessaire que les gouvernements, les donateurs et le secteur privé déploient des efforts concertés pour fournir des ressources supplémentaires pour lutter contre les criquets afin d’éviter une nouvelle catastrophe due à la pénurie alimentaire.

« Les gouvernements africains se débattent d’un point de vue budgétaire. C’est pourquoi nous demandons également au secteur privé, en particulier aux entreprises impliquées dans l’agriculture à grande échelle et dans le secteur agricole, de contribuer à cette lutte », a déclaré Cressman.

La semaine dernière, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un organisme régional, a émis une alerte selon laquelle au moins 25 millions de personnes sont confrontées à une grave pénurie alimentaire, appelant à un soutien international pour lutter contre les insectes destructeurs.

« Le risque combiné du criquet pèlerin pendant la saison des semis, les inondations et la pandémie de COVID-19 représentent des menaces extrêmement alarmantes et sans précédent pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance dans la région », a déclaré le secrétaire exécutif de l’IGAD, Workneh Geneyehu.

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