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Il existe un besoin médical non satisfait de traitement hautement efficace, sûr et bien toléré, destiné aux patients infectés par le virus de l’hépatite C (VHC) et atteints d’insuffisance rénale sévère. Nous avons poursuivi des investigations sur l’innocuité et l’efficacité du sofosbuvir administré avec la ribavirine ou le ledipasvir combiné au sofosbuvir dans une étude prospective de patients atteints d’une infection au VHC de génotype 1 ou 3 et d’une insuffisance rénale chronique de stade 4-5 (clairance de la créatinine ≤30 mL/min mesurée par la méthode de Cockroft – Gault) qui n’étaient pas sous dialyse.
Cette étude ouverte de phase 2b, non randomisée, multicentrique a été réalisée sur 3 cohortes de patients recrutés séquentiellement aux USA et en Nouvelle Zélande. Les patients ont été recrutés dans dix hôpitaux et centres de recherche clinique et étaient inclus s’ils étaient atteints par une infection au VHC de génotype 1 ou 3, présentaient une clairance de la créatinine inférieure ou égale à 30 mL/min, et s’ils n’étaient pas sous dialyse. Les patients des cohortes 1 et 2 ont reçu sofosbuvir (administration de 200 mg aux patients de la cohorte 1 et de 400 mg aux patients de la cohorte 2) + ribavirine 200 mg une fois par jour pendant 24 semaines. 18 patients de la cohorte 3 ont reçu le ledipasvir combiné au sofosbuvir (90 mg ledipasvir et 400 mg sofosbuvir) une fois par jour pendant 12 semaines. Le critère principal d’efficacité était la proportion de patients obtenant une réponse virologique soutenue 12 semaines après la fin du traitement (SVR12). Des données d’innocuité et de pharmacocinétique ont également été collectées. L’essai est terminé à date de publication du présent article (…).
Cette étude a été réalisée entre le 7 octobre 2013 et le 29 octobre 2017. Dans les cohortes sofosbuvir + ribaviriine, 32 patients ont été dépistés, 20 d’entre eux ont été recrutés et évalués pour ce qui est de l’efficacité et de l’innocuité des traitements (dix patients dans chaque cohorte). Dans la cohorte ledipasvir + sofosbuvir, 33 patients ont été dépistés, 18 d’entre eux ont été recrutés et évalués pour ce qui est de l’efficacité et l’innocuité des traitements. Quatre (40%, Intervalle de Confiance [IC] 95% 12-74) patients sur dix de la cohorte 1 et six (60%, 26-88) patients sur 10 de la cohorte 2 ont atteint le SVR12. La totalité des 18 patients (100%, 82-100) de la cohorte 3 ont atteint le SVR12. Les évènements indésirables étaient pour la plupart d’intensité faible ou modérée. Les évènements indésirables les plus communément rapportés comprenaient céphalée (huit [21%] patients sur 38), anémie (sept [18%] patients sur 38), et fatigue (six [16%] patients sur 38). Huit patients ont présenté des évènements indésirables graves dont aucun n’était lié aux traitements. Ni évènement cardiaque lié au traitement, ni changements significatifs échocardiographiques sur le plan clinique ou de clairance de la créatinine selon Cockroft-Grault n’ont été relevés.
Dans cette étude de phase 2b, l’administration de ledipasvir combiné au sofosbuvirpendant 12 semaines était sûre et efficace chez les patients atteints d’infection au VHC de génotype 1 et de maladie rénale chronique de grade 4-5 qui n’étaient pas dialysés. Eric Lawitz, MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, publication en ligne en avant-première, 9 juin 2020
Financement : Gilead Sciences
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ