Samedi, les grilles du parc du domaine national de Saint-Germain-en-Laye se sont à nouveau ouvertes. Plus de deux mois qu'elles étaient restées closes, la faute à ce maudit virus. Pas question de manquer ce moment et de retarder le plaisir retrouvé d'un footing matinal dans ce cadre exceptionnel lui aussi chargé d'histoire(s).
Merci à toutes les équipes du parc qui ont rendu cette ouverture possible et nous ont permis de retrouver notre terrain de jeu préféré. Pour l'occasion je vous réédite (avec quelques retouches) le petit texte que j'avais écrit il y a quelques années sur le privilège de pouvoir courir dans le parc du Château de Saint-Germain-en-Laye. (comme toujours les images s'agrandissent quand on clique dessus)
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Certains matins, le soleil et la lune semblent s'y être donné rendez-vous. Pendant que le ciel passe du rose au bleu, les deux astres semblent entamer une drôle de parade. D'abord timide, le soleil rougit. Peu à peu, il gagne en assurance et commence à se montrer, là-bas à l'est, au-dessus des tours de la Défense, avec la Tour Eiffel pour témoin. Mais le Soleil a beau briller de plus en plus fort, sans doute pour attirer l'attention, la Lune, elle, s'éclipse. Il brille désormais au-dessus du Château et du Pavillon Henri IV, vestige du Château-neuf, aujourd'hui détruit. Le Soleil est ici chez lui. N'est-ce pas là qu'est né Louis XIV le 5 septembre 1638, celui qui allait devenir... le Roi Soleil ? Ses rayons s'engouffrent maintenant dans la rue de La Salle et éclairent au numéro 14 celle que l'on considère comme la plus vieille maison de Saint-Germain-en-Laye. Le Soleil est là, mais la Lune ne le voit plus. Désolé Monsieur Trénet. Le rendez-vous n'aura pas lieu aujourd'hui.


Retour vers le jardin de la Dauphine où l'on pourrait presque entendre les rires et les pleurs du Roi Louis XIV, l'un des premiers à s'y être amusé. Combien d'enfants y ont depuis ri, pleuré ? Combien de parents y ont couru pour les consoler ou les faire rire ? D'ailleurs, Louis XIII et Anne d'Autriche y sont-il venus jouer avec leur enfant, futur roi soleil ?


Dans l'allée du Boulingrin et l'allée François Ier qui ramènent vers l'allée Henri II, l'ombre des arbres dessine sur le sol un joli tableau. L'imagination d'un enfant y verrait peut-être une marelle géante. Posée ici depuis un peu plus d'un siècle, la statue de l'Amour et de la Folie, l'œuvre du Toulousain Paul Darbefeuille, admire ce tableau chaque jour. Un privilège.
Les cloches de l’église retentissent et sonnent la fin du footing, la fin du voyage. Le temps a filé. Celui indiqué par le chronomètre est devenu anecdotique. Quand en à peine une heure, plusieurs siècles se sont écoulés au fil de nos foulées.

