En été
la peau est tiquesla peau tu oses ?
la peau tant ciel
qu'elle s'émerveille.
En été
pour faire peau neuve,
dame, on en connait un rayon.
On se met dans la peau de quelqu'un
aux jours comptés,
et pour rentrer dans la peau du personnage:
ben
on nage.
Mais comme les vacances ça coûte la peau des fesses,
se goinfrer de pâtes
ça forme la jeunesse
(elle a la peau dure).
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Les deux font le père
"Un film impressionniste, fait de corps, de gestes, de récits de la relation des hommes à la paternité et à la filiation. Seule femme, la cinéaste s’est glissée avec sa caméra dans l’intimité de ces hommes au cours des séances de prises de vue "père et fils" du photographe Grégoire Korganow, pour saisir quelque chose des hommes. Mission impossible et pourtant..." source: Film-documentaire
"Quelque chose des hommes" de Stéphane Mercurio-Photographe: Grégoire Korganow
le film en entier chez KUB
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Article Hein!
Veiller au grain
"Trois fois ! C’est la troisième fois que la mesure permettant de vendre libres de droits et reproductibles, également appelées semences anciennes, paysannes ou traditionnelles, à des amateurs est stoppée. Trois fois que les députés et les sénateurs votent cette mesure, trois fois que leur vote est remis en cause. Aujourd’hui, pour vendre une variété de semences, elle doit être inscrite au catalogue officiel. Et pour qu’une semence soit inscrite au catalogue officiel, il faut que la semence soit distincte, homogène et stable. Pour résumer, cela correspond aux variétés de semences industrielles créées et appartenant en grande majorité à des multinationales à travers le monde. Ces semences industrielles obtiennent de bons rendements si elles sont couplées à l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques. Toutes les semences transmises de générations en générations depuis des siècles - des milliers de variétés appartenant au patrimoine vital de l’humanité- ne peuvent pas être vendues, à quelques exceptions près.
Résultat : à cause de cette réglementation et de la généralisation de l’agriculture industrielle, 75% des variétés de semences ont disparu en un siècle. Depuis des années, des associations, des acteurs de la société civile essaient de modifier cette loi. En vain. Le seul fait d’ouvrir la commercialisation des variétés de semences du domaine public aux jardiniers amateurs relève du parcours du combattant.
L’échec des multiples tentatives En 2016 et 2018, le conseil constitutionnel a censuré cette mesure. La première fois pour concurrence déloyale, la deuxième fois en précisant que cette mesure n’avait aucun lien avec la loi initiale.
Cette fois-ci, l’article 10 de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires a été publié au journal officiel et est entrée en vigueur le 12 juin 2020. Mais à peine promulguée, le 23 juin, la Commission européenne s’est opposée à cette mesure au motif que toute commercialisation devrait être soumise aux directives européennes. “Son avis tient en un minuscule paragraphe, parfaitement lapidaire et non argumenté, rendant évident un parti-pris pour le moins suspect, explique Blanche Magarinos-Rey, avocate en droit à l’environnement, spécialiste de ce sujet. Surtout, il ne tient aucun compte de la manière dont le texte de droit européen est précisément rédigé. Or, nous le savons, l’article de la loi française est parfaitement conforme au droit européen et, de manière plus générale, à la marge de manœuvre laissée par les directives sur le commerce de semences aux Etats membres.” Cette commercialisation de ces semences du domaine public aux jardiniers amateurs est d’ailleurs déjà possible au Danemark.
Des conflits d’intérêt au cœur de ces échecs Pour l’instant, la vente de ces semences aux jardiniers amateurs est possible, mais pour que cette mesure continue de s’appliquer, cette avocate ainsi qu’une douzaine d’associations et d’entreprises souhaitent que la France aille affronter la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’Union Européenne. “L’emprise des lobbys industriels, à tous les étages de la prise de décision publique, est patente et insupportable, dénonce Blanche Magarinos-Rey. Ce n’est pas un problème réservé à la Commission européenne. Les lobbys de l’industrie semencière sont infiltrés absolument partout. Ils ont eu accès au conseil constitutionnel, au ministère de l’Agriculture, à la Commission européenne. L’avis de la Commission européenne a été demandé par le ministère de l’Agriculture. Il n’était pas obligé de le demander.“
"Ces accusations ne sont étayées d’aucune preuve, se défend Fabrice Burgaud, directeur des Relations extérieures du GNIS, le Groupement national interprofessionnel des semences et plants. Nous ne sommes à l'origine d'aucun recours devant le Conseil constitutionnel. Le Gnis transmet tous les ans à la Haute Autorité de la transparence de la vie publique ses actions auprès des parlementaires et du gouvernement. Ni Kokopelli ni le Réseau Semences Paysannes [des acteurs de la société civile qui œuvrent pour la libération de la semence] ne le font." François Burgaud affirme même être pour l’ouverture de la commercialisation de toutes les semences aux amateurs comme aux professionnels à condition qu’il y ait une inscription automatique et gratuite. "C’est un double discours insupportable. Le Gnisa milite pendant toute la procédure d'adoption de la loi contre cette ouverture dans le texte, rétorque Blanche Magarinos-Rey. S’ils sont d’accord, très bien, changeons la loi dès demain, mais ils auront bon jeu de nous dire ensuite que ce n’est pas conforme au droit européen."
augmenter les rendements Le Gnis regroupe la plupart des acteurs de la filière dont les entreprises semencières. Il est régulièrement accusé de conflits d’intérêt car cet organisme est chargé de faire appliquer la réglementation. « Le Gnis a même des prérogatives pour écrire la réglementation qui s’applique à ses membres, détaille Blanche Magarions-Rey. Mais depuis quand des parties prenantes écrivent-elles des textes pour elles-mêmes ? Cela dépasse l’entendement. » Pour les défenseurs des semences libres, ce mélange des genres est justement le principal problème qui empêche la législation d’évoluer. "Il y a effectivement un lien très fort avec l'Etat sur l'exécution de la mission de service public mais il n'y a pas de mélange des genres, se défend Fabrice Burgaud. Il n'y a pas d'appréciation ni une marge de manœuvre politique dans la mise en œuvre d'une mission de service public."
La loi sur les semences et ses revirements incessants sont si complexes qu’il est très difficile de s’y retrouver. Plus personne n’y comprend rien. En 2017, une autre grande avancée avait été obtenue au sein du cahier des charges de l’agriculture biologique de l’Union européenne pour une application en 2021, certainement reportée en 2022. Les semences bio ne devaient plus respecter les critères d’homogénéité, de stabilité et distinction. Les variétés dites « hétérogènes » devaient être autorisées. Le problème est que l’acte délégué est en train de restreindre considérablement la définition des variétés hétérogènes et donc de vider la réforme de son contenu. Et pourtant, cette réforme est capitale. Les agriculteurs bio cultivent avec des semences peu adaptées à leurs modes de production très différents de l’agriculture industrielle. De nouvelles variétés "hétérogènes" adaptées à l’AB pourraient - entre autres - augmenter les rendements et améliorer la qualité nutritionnelle de nos aliments."
Juliette Duquesne pour Marianne.net
Pour creuser un peu le sujet (la terre est basse- voix off) "Réseau des semences paysannes"
mais aussi: 3 minutes pour comprendre
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"Le poète se consacre et se consume à définir et construire un langage dans le langage." Paul Valéry