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Monocrate à deux voix près !

Publié le 22 juillet 2008 par Dominik89

Je sais bien qu'à peu près tous les médias clament que la réforme est passée à une voix près, mais c'est une erreur qui montre le faible niveau de math de l'ensemble de nos journalistes. En effet, il fallait 538 voix pour que la réforme constitutionnelle passe. Elle en a obtenu 539, mais si on en enlève une (celle de Jack Lang, par exemple), elle passait encore. Il aurait donc fallu lui en enlever deux pour qu'elle ne passe pas. Je sais bien que c'est plus ronflant d'annoncer que ça s'est joué à une seule voix, mais c'est tout bêtement faux ! Tags : réforme constitutionnelle, congrès à Versailles,majorité à une voix, Jack Lang, François Mitterrand, Pierre Desproges, Bernard Accoyer, Bernard Debré, Jean-Louis Debré, Michel Debré, Roger Karoutchi, Nicolas Sarkozy, Constitution Ve république, godillot, Assemblée nationale, Sénat, parlementaires.
Ceci dit, deux voix, c'est tout de même un écart minuscule et Jack Lang doit avoir du mal en se regardant dans la glace à y voir un socialiste. Comme disait Pierre Desproges "Que choisir : la gauche ou Mitterrand ?". Si on remplace Mitterrand par Lang, l'axiome reste vrai tout en étant plus actuel. D'un autre côté, il est probable qu'il obtienne la JUSTE rétribution à sa traîtrise. Il l'attend depuis si longtemps tout en clamant qu'il est un ardent opposant ! Il faut dire qu'il a souvent fait dans l'humour (involontaire ?) l'ex-ministre de la Culture. C'est lui qui était indéfectiblement attaché à sa bonne ville de Blois avant de postuler (sans succès) à la mairie de Paris pour finalement atterir à Boulogne sur mer.
Il a fallu aussi la voix de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale et qui, à ce titre, n'aurait pas dû voter pour faire pencher la balance du côté de la monocratie. Désormais, tous les pouvoirs sont dans les mains de président et de sa majorité godillot. Les quelques pouvoirs supplémentaires consentis aux parlementaires étant destinés à ceux qui ont la majorité, on a vu dans quelle mesure les élus de cette majorité hostile au texte se sont assis sur leurs convictions pour le faire passer coûte que coûte. Je pense notamment à Bernard Debré, fils du père de la Constitution qui a bradé celle-ci au nom... de ses intérêts politiques. Lui aussi cueillera prochainement les fruits de son reniement.
Tout cela aura eu le mérite de faire sortir des larmes de Roger Karoutchi, preuve s'il en était besoin que même les vieux crocodiles peuvent encore pleurer !
L'avenir nous dira maintenant ce qu'il adviendra de ces modifications de la Constitution. Espérons que la pratique politique ne les rendront pas trop absurdes, mais en la matière, rien n'est moins certain !
Dominik


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