Dans un récent article sur le ski, l’auteur expliquait comment le carving était le Nirvana du ski alpin. Si je suis d'accord pour dire que c'est un aspect important de la technique de ski moderne, le carving est également la confluence de deux évolutions: la ligne de cote des ski et la préparation des pistes.
Alors que le Dynamic VR7 marquait un départ des lignes de cote traditionnelles vers des skis dont la taille de guêpe allait en s’accentuant, les courses de ski alpin, jusque dans les années 80, se déroulaient sur un terrain décemment préparé mais très souvent marqués de « vagues » en succession et suffisamment irréguliers pour rendre les virages coupés ou « carving », très saccadés et bien imparfaits.
Au fur et à mesure que le terrassement et le damage des pistes évoluaient, créant de larges rubans de neige absolument parfaits, les skis paraboliques ont pu parfaitement exprimer leur pouvoir magique sur ces nouvelles pentes lissées à perfection.
Cela dit, on peut se demander si tous les skieurs souhaitent ou ont besoin de faire du carving ? Je n'en suis pas convaincu. Beaucoup se contentent parfaitement de laisser leurs planches déraper à chaque fin de virage. C'est une évidence facile à comprendre. En fait, les carveurs accomplis ne représentent qu'une très petite portion de skieurs.
De plus, « carver » demande un énergie cinétique important pour se déclencher. Son efficacité maximale favorise également une vitesse plus élevée mais ne permet pas le ralenti. Il faut ajouter que cela crée souvent une contrainte non négligeable sur les articulations qui peut s'avérer fatigante après une journée sur la neige.
Si le carving est un savoir-faire utile en ski, les virages dérapés sont essentiels dans de nombreux terrains et conditions comme les bosses, les mauvaises neiges, la profonde, le ski en foret et le ski hors-piste.Un skieur qui ne maîtrise pas le dérapage sera mal à l'aise sur des surfaces qui ne sont pas parfaitement damées. Le dérapage offre en fait un réglage illimité de la prise de carres tandis que le carving est binaire ; soit vous coupez le virage, soit vous dérapez.
Voilà pourquoi j'utilise une panoplie de ressources très variée quand je skie ; en fonction du terrain, de la neige et du jour, c’est soit du carving, du dérapage, ou même des virages stem (hé oui, ça aussi!) Ils sont tous dans ma trousse à outils !