Peut-on continuer à négliger notre enfant intérieur et réussir notre vie d'adulte ?
L'enfant de par sa nature est libre. Il est force de création et de joie. Il agit avec spontanéité.
Perdre cette connexion à la part de nous qui est libre et spontanée, c'est perdre notre capacité à ressentir de la joie.
En tant qu'adulte on crée, mais non pas à partir d'un sentiment de liberté ou d'exploration. Un adulte crée pour répondre à une demande ou pour résoudre un problème. Et c'est bien souvent une création qui est dénuée de joie
D'où l'importance de se reconnecter à l'enfant intérieur.
C'est ce que l'on va découvrir dans cet épisode.
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Retranscription de l'épisodeEmily Hughes est illustratrice. Dans son livre , elle raconte l'histoire d'une petite fille qui comme l'enfant sauvage du livre de la jungle de Kipling grandit dans le milieu naturel.
Voilà une partie du texte :
Toute la forêt l'accueillit comme l'une des siennes.
Les oiseaux lui apprirent à parler.
Les ours lui apprirent à manger.
Les renards lui apprirent à jouer.
Et elle comprenait et était heureuse.
Un jour, deux créatures qui lui ressemblaient terriblement, seulement en plus grand, apparurent de nulle part, la mirent dans le ventre de leur monstre métallique, et la lancèrent dans une toute nouvelle vie - une vie civilisée.
Dans la grande ville, un vieux couple bien intentionné, mais avec un penchant dictatoriale se donna comme projet de la rendre moins sauvage.
La petite fille est effrayée, mais surtout perplexe.
Ils parlaient mal.
Ils mangeaient mal.
Ils jouaient mal.
Et elle ne comprenait pas, et elle n'était pas heureuse.
Un jour, elle en a eu assez.
La petite fille décida de partir pour retrouver sa liberté et sa joie.
Parce que l'on ne peut pas dompter un bonheur libre.
Ce qui conclut , livre illustré de Emily Hugh.
La notion d'enfant en soi ou d'enfant intérieur est présente depuis toujours dans la culture populaire. Les notes et légendes parlent souvent d'enfant devant faire face à des épreuves. De Remus et Romulus jetés aux flots du Tibre, Zeus menacé d'être dévoré par son père Cronos, le Petit Poucet abandonné dans la forêt, le chaperon rouge livrée à elle-même ou encore plus récemment dans le cinéma : E.T. de Spielberg où un extra-terrestre est sauvé par un enfant... ces personnages font écho à l'enfant que l'on porte tous en nous : notre part vulnérable, mais aussi courageuse, capable d'ingéniosité, de création et de dépassement de soi.
L'image de l'enfant intérieur a ensuite était utilisée en psychologie. Dès les années 1940, le psychiatre Carl Gustave Jung avait observé que dans les mythologies, bien des sauveurs sont des enfants-dieux. Pour le psychiatre, cela est normal puisque, par nature, l'enfant est porteur de transformation.
Puis dans les années 1960, le psychiatre canadien Eric Berne pose les bases de l'analyse transactionnelle. Selon son approche, nous avons en nous trois états :
Le parent qui établit les règles
L'adulte qui pense, décide et résout les problèmes
L'enfant qui ressent et réagit.
Il s'agit alors de trouver le bon équilibre entre ces trois forces.
Nos sociétés modernes tournés vers la réussite matérielle ont tendance à négliger la part Enfant que l'on porte en soi.
L'adulte que nous sommes agit selon les règles du parent intérieur elles-mêmes venant de l'éducation familiale, des coutumes culturelles, des attentes de la société...
Cela optimise la survie qui est la prérogative du parent intérieur au risque de négliger la création et la transformation qui elles viennent de l'enfant intérieur.
On vit alors en sécurité, mais sans joie. On a vu que sans liberté de création, il ne peut y avoir de vrai joie.
Le Parent en nous est essentiel. Il nous permet d'apprendre les règles pour pouvoir survivre dans le monde. Mais une fois que cette fondation est posée, il est temps de créer sa propre voie en agissant non pas à partir des règles du passé, mais à partir des ressentis du présent... à partir de son enfant intérieur.
L'adulte que je suis a intégré les bases pour survivre, je peux maintenant me reconnecter à l'enfant que je porte en moi pour redécouvrir ce qui me fait vibrer, pour retrouver le plaisir de l'exploration et de la création qui l'accompagne.
Trouver le bon équilibre entre le parent, l'adulte et l'enfant intérieur, c'est se rapprocher d'une vie vibrante.
Il est utile de noter ici que se reconnecter à l'enfant en soi ne veut pas dire redevenir puéril et fuir ses responsabilités.
Car c'est vrai que négliger le parent et l'adulte en soi n'est pas non plus la voie à suivre. On risquerait alors de subir le syndrome de Peter Pan.
Peter Pan refuse de grandir, de devenir un adulte. Pour lui, être adulte c'est devenir Capitaine Crochet. Crochet ne vit pas sa vie, il fuit sa mort. Le crocodile lui a déjà pris une jambe. L'animal aux crocs acérés est annoncé par le tic tac de la montre qu'il a avalé, il symbolise le temps qui passe et qui finira par nous avaler.
Crochet ne peut devenir un adulte épanouit, car il agit uniquement à partir du parent qu'il porte en lui, seule sa survie compte au risque de ne pas réellement vivre sa vie.
Mais la solution ne consiste pas à rester un enfant comme Peter Pan, mais plutôt à intégrer pleinement ces 3 forces que l'on porte tous en nous.
Le parent en moi m'apprend à prendre les responsabilités de mes actes.
L'adulte en moi me permet d'agir avec efficacité sur mon environnement.
L'enfant qui est moi me donne la sensibilité et la direction que je veux donner à ma vie.
On a vu que l'on avait tendance à négliger l'enfant intérieur.
Comment alors se reconnecter à l'enfant en soi ?
On a vu que l'enfant est celui qui ressent et qui agit à partir du présent.
Voilà deux moyens pour se reconnecter à cette part de nous même.
1) Se reconnecter à notre corps, à nos sens, à nos désirs.
Ramener l'attention au niveau du corps c'est renouer avec l'expérience sans passer par le mental. L'expérience de la respiration, d'un mouvement, d'un rire, est la même aujourd'hui qu'elle l'était lorsque l'on était enfin. La texture d'un ressenti ne change pas au cours des années. L'enfant que l'on était perçoit une expérience sensorielle de la même façon que l'adulte que nous sommes devenu.
Se reconnecter aux ressentis permet de renouer avec l'enfant intérieur. Pour faire cela, il y a un tas d'exercices et de méthodes pour tourner l'attention au niveau du corps, méditation et autre.
Mais cela ne s'arrête pas là. Après avoir fait ce retour dans les ressentis du corps, on va se demander qu'est ce que je souhaite faire. Est-ce que j'ai envie de me lever et de marcher, peut-être de prendre un bain, ou bien encore de faire quelque chose avec mes mains comme du bricolage ou de la poterie ?
On veut régulièrement avoir ces retours dans les ressentis du corps et aussi prendre l'habitude de se demander qu'est ce que je souhaite faire, maintenant, à travers mon corps.
Le deuxième moyen de se reconnecter à l'enfant en soi, c'est de développer le sentiment de bienveillance envers soi même.
2) Développer le sentiment de bienveillance
La bienveillance commence par l'écoute de soi. Qu'est ce que je ressens dans l'instant : fatigue, tristesse, inquiétude, ou peut-être excitation, joie et anticipation ?
Imaginez-vous que vous êtes à l'écoute d'un enfant. Vous lui donnez l'espace pour qu'elle puisse exprimer ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent. Vous ne la jugez pas, et vous ne réagissez pas avec excès à ce qu'elle vous communique. Votre rôle est simplement de créer ce moment où l'enfant se sent en confiance pour pouvoir exprimer ce qu'il vit.
Cette écoute attentive et sans jugement permettra à l'enfant une vraie rencontre avec vous, mais aussi avec lui même. Après seulement, vous pourrez peut-être lui donner un conseil.
De la même façon, s'écouter avec bienveillance c'est s'autoriser à vivre pleinementses émotions sans les juger ou chercher à les transformer. C'est créer une parenthèse dans sa journée pour simplement écouter ce qui se passe en soi.
En plus d'une écoute intérieure sans jugement, la bienveillance s'exprime également par le sentiment d'appréciation.
Il est bénéfique de reconnaître que l'on a fait de notre mieux avec les outils que l'on a. À chaque fois que l'on a tendance à se juger négativement, il est utile de voir comment on a également fait preuve de courage, de persévérance, de générosité, etc.... L'enfant que nous étions s'est trouvé propulsé dans une famille, une culture avec leurs atouts, mais aussi avec leurs limites. Il a expérimenté des moment heureux, mais aussi des moments difficiles et douloureux. Alors que cet enfant découvrait son propre monde intérieur, le monde extérieur lui continuait à se déployait à toute vitesse, amenant des instants de joie et de découverte, mais aussiles moments de doutes, de frustration et de peurs.
Prenez un moment pour penser à tout ce que vous avez dû vivre et comprendre, à la complexité des relations humaines que vous avez du naviguer : le rapport aux parents, à la fratrie, les copains, les premiers amours et les coeurs brisés, les adultes en dehors du cercle familial, les collègues, les patrons, le grand amour, la grande séparation, la perte de ses proches, la venu de ses enfants...
Pensez aussi à tout ce que vous avez fait subir à votre corps dans le passé lointain et proche, les abus, le manque de sommeil, le trop d'alcool, le manque de mouvement, d'activités physiques.
Et malgré tout ce que vous avez pu vivre au niveau émotionnel et physique, la force de vie qu'animait l'enfant que vous étiez est encore en vous.
Il est temps de porter un regard bienveillant sur la personne que nous sommes. On a appris à survivre, il est temps maintenant d'apprendre à vivre.
Pour cela, il suffit de réapprendre à écouter cette part en nous qui continue à vibrer, qui est libre et qui est capable de ressentir une profonde joie au quotidien.
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"Merci pour la séance de méditation qui m'a fait beaucoup de bien, j'ai peut être enfin pris conscience de vivre au présent, encore merci" Karine
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