ZIG la terreur est inacceptable, un Manga au héros sans faille
Titre : ZIG la terreur est inacceptable
Auteur : Takashi Nagasaki (scénario), Tetsuya Saruwatari (dessin)
Éditeur : Delcourt Tonkam
Collection : Seinen
Année : 2020
Page : 272
Résumé d'une histoire d'action:
Un désert, quatre hommes à genoux, prêts à être abattus d'une balle dans la tête par quatre autres hommes masqués sans aucun signe d'appartenance à un groupe ou une faction quelconque. Quatre tirs, et quatre morts... Ou presque.
Scénario d'un récit lancé sur des rails:
ZIG est un héros qui a fait le choix de ne plus tuer. Confronté au cambriolage d'une banque, recruté par les services secrets pour arrêter les braqueurs, en fait des mercenaires œuvrant à l'international, ZIG va mener sa mission au mieux, en respectant ses idéaux.
Je me suis rendu compte assez vite que ZIG ne va pas vraiment rencontrer de dilemme dans cette histoire. Il a fait son choix, et s'il sera face à de rudes difficultés, il ne dérogera jamais. Il ne tuera pas. Les échanges avec le braqueur en chef proposent quelques scènes intéressantes, mais à partir du moment où le héros sans faille est posé, il n'y a pas trente-six solutions. Et le récit choisit la solution du happy-end.
ZIG rappelle un peu un Master Keaton qui ne sourirait pas. L'humour absent rend le récit âpre, dur, et permet de garder la tension, mais le héros, sorte de Mac Gyver combattant, s'en sortira toujours.
Ce récit écrit par Takashi Nagasaki, le coauteur de Naoki Urazawa, l'auteur de Monster et 20th Century Boys, surprend donc d'autant plus. Il n'y a aucun retournement de situation, pas de twist. Le récit se déroule et l'on sait où on va. Quelques surprises mais rien qui ne m'a laissé pantois.
On s'attache plus au compagnon de ZIG, Amir et Ma, ou encore au colonel Rovic, le chef des braqueurs, même si on pressent comment va finir ce personnage.
Le dessin réaliste:
Tetsuya Saruwatari dessine de manière réaliste ce récit. Les personnages ont la trace de trait Manga mais rappelle parfois ceux de Urasawa, comme dans Monster. Un vrai travail sur les visages est fait pour sortir du seinen classique manga. Les décors, extrêmement réalistes également, fonctionnent à merveille avec les personnages. La mise en page n'est pas éclatée comme dans les manga classiques, mais plus sobre, accentuant la mise en scène.
La BD démarre par deux pages en couleurs puis passe en noir et blanc, avec l'emploi de trame jouant sur les gris.
Les traits de vitesse sont utilisés à bon escient et remplissent bien leur rôle d'accentuation de l'action. Ils évitent au dessin réaliste de devenir trop statique.
Et avant de conclure, un aperçu du manga sur le site des éditions Delcourt:
Conclusion d'une aventure classique:
ZIG est un manga qui ne surprendra pas le lecteur par son histoire suivant un schéma classique. Entre autres à cause du protagoniste qui demeure un héros sans faille au passé mystérieux, qui se dévoile au fur et à mesure. Le graphisme réaliste et dur permet de tenir les enjeux du récit. Mais je trouve que ZIG manque de rebondissement, de surprise et pâtit d'un personnage central trop archétypal.
Zéda rencontre ZIG.