Il s'agit d'un immense bras d'honneur. A moins qu'on puisse simplement passer outre, passer à côté, ignorer cette énième péripétie de la Présidence des Ultra-Riches. C'est d'ailleurs dans une grande indifférence, à l'exception du petit cercle des éditocrates qui tournaient en vrille dans leur cage audiovisuelle comme des hamsters dans une roue, que le gouvernement nouveau de l'Acte III du quinquennat de cette Présidence des Ultra-riches a été annoncé.
Le dernier virage du macronisme est sarkozyste.
Macron a choisi un gouvernement très fidèle au sarkozysme clivant des années identitaires 2007-2012. Mais qui est surpris ? Macron n'allait pas nommer Mélenchon ou Hollande. Il n'y a que Ségolène Royal qui a été " appelée" par l'Elysée, au point d'amuser la galerie médiatique pendant les quelques heures qui ont précédé ces annonces. Il a même réservé des surprises pour amuser la galerie médiatique. En privé, il ne cache pas le stratagème: "les médias vont en parler pendant au moins une semaine" a-t-il confié à ses proches.
La nouvelle équipe gouvernementale, pour ces deux dernières années de Macron à l'Elysée, est pléthorique, machiste, et bien à droite pour rassurer le nouveau cœur de cible électoral de la Macron pour sa campagne de réélection.
Lundi 6 juillet, vers 18 heures, le secrétaire général de l'Elysée, suspecté de délit de conflit d'intérêts, non-respect des codes déontologiques, trafic d'influence quand il était administrateur pour le compte de l'Etat d'une société de chantiers navals où sa famille avait aussi des actions, annonçait la nomination de Gérald Darmanin, accusé de viol, à la tête du ministère de l'Intérieur. Le jeune sarkozyste, réélu maire de Tourcoing et farouche opposant au mariage gay, sera en charge de l'ordre et des cultes. Comme Macron est sadique, il lui a même adjoint Marlène Schiappa, l'idiote utile de l'impuissance macroniste, qui a été exfiltrée de sa précédente fonction à l'Egalité Femmes-Hommes. Trois jours après sa nomination, Marlene Schiappa ne sait toujours pas quelles sont ses attributions: elles "sont en cours de définition" explique-t-on au ministère de l'intérieur. Quel mépris exceptionnel...
Darmanin, quand il prend les rênes du ministère mardi 7 juillet, a cette phrase de diversion ignoble: note un "Nous devons combattre de toutes nos forces l'islamisme politique qui attaque la République." C'est le même, Twittos, qui a manifesté avec les islamistes et les cathos intégristes contre le mariage pour tous.
"Est-ce qu'on peut imaginer un seul instant qu'un homme mis en cause pour un crime soit nommé ministre ? Le seul crime pour lequel on accepte ça c'est le viol, comme si le viol n'avait pas d'importance" Caroline de Haas, 10 juillet 2020
A la Culture, sans rire, Roselyne Bachelot. A la " Transformation de la Fonction Publique", Amélie de Montchalin, celle qui se félicitait en 2018: "Nous avons fait notre boulot de députés, il n'y a plus d'ISF."
Macron a suivi les conseils de l'opposition de gauche - il a viré Sibeth NDaye, Christophe Castaner, Muriel Pénicaud, Nicole Belloubet et même Brune Poirson. Ceux-là incarnaient la plus grande loyauté au monarque, et la plus grande incompétence à la fois.
Le Haut Conseil au Climat critique que les récents plans de soutien du gouvernement aux secteurs automobile et aérien soient"sans conditionnalité ferme concernant leur évolution vers une trajectoire compatible avec les objectifs nationaux."
Macron a justement conservé Bruno Le Maire à l'Economie, malgré le gaspillage de ces milliards d'euros en aides, prêts publics et subvention sans contreparties; le silencieux Jean-Yves Le Drian qui, aux Affaires Etrangères, couvre les complicités macronistes avec les dictatures islamistes; le ministre Olivier Dussopt, accusé de favoritisme, change d'attribution.
Jean-Michel Blanquer, responsable du fiasco de Parcoursup, de la réforme du secondaire, et de centaines de manifestations de professeurs, d'élèves et de parents, conserve l'Education Nationale. Une fuite dans la presse gâche cette confirmation: on apprend qu'il est en couple avec l'une des plus zélotes éditocrates de la Macronie: Anna Cabana, ex-RTL, officie à BFM et i24, elle loue sur les plateaux télévisés le génial Macron. Elle a même invité son mari Blanquer dans sa propre émission sans préciser aux téléspectateurs sa relation affective. La moindre des décences eut contraint Cabana à annoncer la couleur, et, surtout, à éviter de faire semblant d'interviewer son propre mari.
Qui s'étonnera du manque de confiance des citoyens dans les médias ?
Il faut calmer la fronde. .. ou pas. Macron laisse Castex régler le sort du personnel soignant. Il y a urgence, la France franchit le seuil (officiel) des 30 000 morts. Partout dans le monde, le Coronavirus reprend de vigueur. Partout en France, les gens portent de moins en moins leur masque. Les gestes barrières sont oubliés. Quelques clusters réapparaissent. On enquête enfin sur les respoinsabilités des Buzyn, Philippe, Véran, et les autres. Interrogée par l'Assemblée nationale, Agnès Buzyn confirme son incompétence. Et que dire de Jérôme Salomon, directeur de la Santé, qui a ordonné la destruction, mais pas le remplacement, de la quasi-totalité du stock de masques fin 2018 ? En prison ?
Il faut calmer la fronde. Les policiers, qui manifestaient, arme au poing et menottes au sol, ont eu la peau (politique) de l'incompétent Castaner. Les flics les plus furibards sont à peine calmés. Ils ont pourtant eu trois belles années poiur se défouler - "on a balancé plus de gaz lacrymogène en 3 ans qu'entre 1945 et 2017" explique un biologiste. Ils s' énervent encore contre Dupont-Moretti. Mais les autres se calment. Ils ont un ministre accusé de viols, mais visiblement, ils ne sont pas gênés. D'autres commencent à expliquer les manipulations gouvernementales.
Il faut calmer la fronde. Mais pas toutes les frondes. L'environnement attendra. La planète ne se révolte pas. Elle ne manifeste pas. Les écolos gagnent aux élections municipales, mais personne ne défile contre l'impuissance et l'incompétence politique. Le fond de l'action macroniste reste inchangé. Macron a déshabillé les propositions de la Convention Citoyenne sur le climat des mesures financièrement les plus ambitieuses - pas de taxe de 4 % sur les dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d'euros; maintien de l'appel d'offres pour la 5G et ses milliers d'antennes supplémentaires. Vendredi 10 juillet, le Conseil d'Etat condamne la France à 10 millions d'euros d'astreinte par semestre - 54 000 euros par jour - réserve de prendre des mesures pour réduire la pollution de l'air.
Pensée émue pour les incapables ou hypocrites de l'environnement de Macron depuis 3 ans - François de Rugy, Brune Poirson, Emmanuelle Wargon, Elizabeth Borne. Ils n'ont rien fait. On épargne Nicolas Hulot, qui a dénoncé l'imposture. Le Conseil d'Etat "constate que le gouvernement n'a toujours pas pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l'air dans huit zones en France".
Il faut calmer la fronde. Mais pas toutes les frondes. Voici la réforme des retraites qui repart: " Il n'y aura pas d'abandon d'une réforme des retraites (...) Le système universel de retraites est juste." Le système universel des retraites voulu par Macron a été étrillé par le Conseil d'État - "projections financière lacunaires". On sait que la réforme de Macron ne cherchait qu'une chose - réduire le coût des pensions. Le régime n'est pas déficitaire, mais le gouvernement a arrangé ses chiffres pour " prévoir" un déficit de 8 à 17 milliards d'euros en 2030. On se souvient que le Conseil d'État avait révélé le pot aux roses - "une évolution défavorable des ressources liée à de moindres transferts entre entités publiques." En d'autres termes, la présidence des riches a dégradé les ressources publiques.
Mais Macron s'accroche. Bizarrement, il s'accroche. Il veut terminer ce quinquennat à droite, dans la pire des politiques que le pays pouvait attendre. Le COVID lui a pourtant donné la plus belle des occasions pour virer de bord, et rassurer son flanc gauche après ces trois premières années de répression sociale et d'injustice fiscale. Il ne l'a pas saisi, bien au contraire.
La pandémie et le confinement moyenâgeux qui a ruiné l'économie ont tout changé. Mais Macron n'en a pas profité. Personne ne lui reprocherait de dépenser, enfin, pour l'hôpital public à qui il demandait un milliard d'euros d'économies de fonctionnement chaque année. Personne ne lui chercherait des noises s'il annulait la réduction des droits des chômeurs, s'il dégelait les prestations sociales, s'il rétablissait les aides au logement, bref, s'il était enfin social et protecteur. Le COVID aurait pu provoquer un "choc de solidarité" , y compris dans les coulisses de l'Elysée. Macron a été forcé à financer un généreux chômage partiel pendant quelques semaines. Il a été forcé à dépenser des dizaines de milliards d'euros de déficit public. Il n'avait qu'à poursuivre l'exercice, et assumer d'être enfin un président protecteur.
Macron aurait pu devenir de Gaulle puisque nous étions en guerre contre un virus qui tue les hommes et l'économie.
Il a choisi la reddition sociale, la capitulation. Il a choisi de protéger les puissants.
Les choix de Macron sont incroyables, et très révélateurs d'une obstination, d'une conviction personnelle. Le " pragmatisme" "ni de gauche ni de droite" officiel est dévoilé: il s'agit d'un programme conservateur, machiste, réactionnaire.
Macron a choisi, aucun doute n'est permis.
Le macronisme est un sarkozysme.
Ami sarkozyste, on sait que tu là.
Il est bronzé, très bronzé. Il bronze à vue d'oeil depuis le début du confinement. Emmanuel Macron parle depuis le Palais de l'Elysée pour ce 1er mai où il a interdit les déplacements. La France compte 25 ou 30 000 morts, peut être le double. Mais Macron célèbre "le Travail qui nous unit" et ces "1er mai joyeux, chamailleurs parfois."Qui a oublié le chamailleur Benalla ? Effrayée par sa propre incompétence et l'aggravation des inégalités, cette Présidence des riches choisit d'enfermer les gens dans un état d'urgence liberticide trois mois de plus.
L'esprit du 1er mai
Qui se souvient des brutalités policières, chaque 1er mai depuis Macron est président, des centaines de mutilés lors des manifestations de Gilets jaunes, des dizaines de milliers d'arrestations, des infirmières et pompiers frappés par la police parce qu'ils demandaient plus de moyens ne peut être qu'écœuré par cette déclaration du monarque qui bronze dans son parc élys...
Où l'on parle de l'action du jeune monarque à destination des neuf millions de pauvres du pays. Et de quelques caprices autocratiques. Émanciper les riches
Emmanuel Macron a déjà fait beaucoup pour les pauvres. Il les a d'abord méprisé publiquement: il les a accusé de coûter un "pognon de dingue" (qu'il est cocasse d'entendre les Griveaux, Bergé, Valls déjà parti et autres perroquets militants applaudir aujourd'hui au " pognon de dingue" prétendument promis pour " éradiquer la pauvreté"). Il s'est moqué de "ceux qui ne sont rien" que l'on croise dans les gares. Sur le sujet sensible de la santé, sa ministre Agnès Buzyn a également incarné ce mépris de classe par quelques formules glaçantes depuis que Macron est au pouvoir: à propos de l'une des rares promesses sociales - la gratuité des lunettes et des prothèses dentaires - elle avait ainsi rapidement minoré l'ambition d'une formule méprisante : "o...
La gestion de la crise du Coronavirus est un fiasco mêlant arrogance, infantilisme, répression, lâcheté, inconsistance et incompétence. Et maintenant voici les prémisses de la fin de la démocratie.
Macron décrédibilisé
Ailleurs en Europe, à l'exception notable de l'Espagne, les chefs de gouvernement n'apparaissent pas aussi fragilisés et nuls qu'en France. Angela Merkel se distingue par sa prudence, confortée par la situation hospitalière d'un pays qui a renié et économisé sur beaucoup de choses mais par sur ses hôpitaux publics ou privés. Les chefs de gouvernement italien, belge, néerlandais, suédois s'en sortent bien, malgré des difficultés parfois plus graves qu'en France comme en Italie ou en Belgique ou la surmortalité est impressionnante. Même au Royaume Uni, où Boris Johnson et son équipe ont agi comme des clowns inconséquents, l'équipe au pouvoir a changé son fusil d'épaule et rencontre désormais un soutien sondagier hallucinant.