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Arts graphiques — Le Chevalier au Cygne de Stéphane Ingouf, un Gesamtkunstwerk

Publié le 21 août 2020 par Luc-Henri Roger @munichandco
Arts graphiques — Le Chevalier au Cygne de Stéphane Ingouf, un Gesamtkunstwerk
Arts graphiques — Le Chevalier au Cygne de Stéphane Ingouf, un Gesamtkunstwerk
Quand le facteur a sonné à ma porte pour me délivrer le beau livre créé par Stéphane Ingouf et que je l'eus déballé avec précaution, j'ai tout de suite perçu que j'étais mis en présence d'un objet très précieux dont le langage visuel invitait d'emblée aux fascinations de la découverte et de la contemplation. 
La couverture mate en image réversible présente d'abord le beau visage mélancolique et troublant du Roi Louis II de Bavière. Le double titre inversé invite aussitôt à la rotation du livre qui offre alors le profil de Richard Wagner. Le titre du livre, Le chevalier au Cygne, évoque autant Lohengrin et l'oeuvre de Wagner que son royal mécène qui aimait à revêtir la brillante armure du fils de Parsifal et prendre place dans une nacelle tractée par un cygne. La réversibilité de l'image de la couverture présente les images indissociables du roi et de son compositeur. Je suis frappé par l'expression concentrée des deux visages, qui nous parle autant de leurs âmes, d'une intériorité plus profonde et belle encore que leur simple apparence physique. Stéphane Ingouf a poussé la réussite de l'image inversée jusqu'à travailler sa signature qui peut se lire comme en miroir.
Le dos de couverture présente le double portrait de Louis II et de Richard Wagner en frères siamois unis par la chevelure et l'oreille, Ici aussi on peut effectuer une rotation et contempler le même double portrait. La portée symbolique est évidente : le visage de Louis II devient celui de Wagner et inversement. Ainsi le graphisme montre-t-il le destin indissociable de ces deux êtres qui se sont mutuellement constitués.
Tout le livre peut se lire comme une bande dessinée, mais on se trouve ici face à une oeuvre bien plus complexe, car chaque planche est multidimensionnelle et parce que l'oeuvre de Stéphane Ingouf a la complexité lumineuse d'un kaléidoscope en noir et blanc et les vertus d'une partition musicale avec ses variations thématiques et ses leitmotiv. La beauté graphique est confondante.
La deuxième partie de l'ouvrage marie le graphique au didactique. Intitulée Secrets d'un défi impossible, elle nous livre avec une incroyable générosité tous les secrets de fabrication du Magnum Opus de Stéphane Ingouf. Au contraire des alchimistes qui entouraient jalousement leurs recherches de l'aura du mystère, Stéphane Ingouf déploie ici les ors de sa pierre philosophale et nous offre en partage les procédés complexes de ses illusions optiques avant de détailler les éléments techniques de ses exceptionnelles créations graphiques et de nous donner les clés de lecture de son travail.
Cette oeuvre créée en financement participatif (crowdfunding) est accessible à la commande via le site Le roi-cygne. Elle est déjà devenue un collector incontournable. Un immense merci à son auteur pour son remarquable travail minutieux de génial pointilliste exécuté ad maiorem Ludocici et Wagneri gloriam. L'oeuvre de Stéphane Ingouf fait sans doute aucun partie des meilleures publications consacrées à Louis II de Bavière et à Richard Wagner. 
Pour passer commander, visitez https://www.roi-cygne.com/

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