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Incurable wanderlust

Publié le 26 août 2020 par Christophefaurie
Livre, publié en 1966, trouvé au fond d'un placard. Oublié quelque-part et récupéré par quelqu'un de la famille ?
L'auteur, Peter Bostock, n'a pas même une page wikipedia à son nom. Une vie ratée, dirait J.Séguéla ? Ou de l'intérêt des ouvrages sans postérité ? Ils sont le témoignage d'un temps, et de la façon dont on y pensait, et de la complexité d'un monde que la société actuelle tend à simplifier exagérément.
Où l'on voit qu'en ces temps où l'on voyageait peu, on trouvait facilement un travail, et qu'être un Occidental était un titre de noblesse, qui ouvrait bien des portes, dans les terres les plus éloignées.
L'auteur est un aspirant journaliste, qui est convaincu que le journalisme est un art de l'action. Son fait d'armes est de traverser les Amériques du Canada à l'Argentine, en stop, et sans argent (à l'époque, cela demande de passer dans la forêt vierge et d'emprunter les pirogues indiennes). Il y trouve beaucoup de gens sympathiques, indigènes ou non. Mais, aussi, l'hypocrisie américaine, qui condamne l'intervention de Suez comme colonialiste, alors que les USA font bien pire à Panama, et des situations politiques compliquées dans lesquelles il est difficile de savoir s'il y a des bons. Et il participe à une expédition de recherche de survivants d'un accident d'avion en haute montagne. Avant cela, il a été au Kenya, avec les troupes qui combattent une insurrection de fanatiques sanguinaires, ce qui l'amène à se demander à quoi ressemblerait le pays s'il était dirigé par ces gens. Ensuite, il fait un passage chez Marx and Spencer, entreprise qui a la religion du client et de la qualité. Il est aussi vendeur d'aspirateurs, en porte à porte, l'occasion de découvrir ce que Robert Cialdini a appelé, bien plus tard, "Influence, science and practice", l'anti Marx and Spencer, autrement dit. Finalement, il devient correspondant d'un journal à la chambre des communes, qu'il critique vertement, pour son éloignement des réalités de l'Empire. Conclusion : "J'irai partout, pourvu que ce soit de l'avant". En 1957, l'avenir de l'Angleterre est, déjà, derrière elle ?

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