Magazine Journal intime
Bruno profita du trimestre de confinement pour ne plus se raser. Naturellement peu velu, presque imberbe, ces quatre-vingt-dix jours d’ensauvagement barbier lui permirent d’afficher sur ses mâchoires un bataillon efflanqué de poils longs et épars. Estimant qu’il ressemblait maintenant à un homme, il se prépara longuement dans sa salle de bains le matin où le confinement fut levé. Soudain à la radio un flash d’information annonça que le port du masque devenait obligatoire dans les rues. Une heure plus tard, le regard en berne, Bruno marchait en ville avec un masque lui dissimulant le visage.