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Pourquoi?

Publié le 01 septembre 2020 par Alexcessif
" Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare..." Je viens de faire un AR Chartres/Benodet/Chartres lundi/mardi.
Que du bonheur malgré la pluie.
Je suis sorti de l'autoroute au Mans et je suis rentré à la tombée de la nuit sous un ciel camaïeu de gris sombre jusqu'au bleu azur.
Miss Bonnie égrenait les virages comme des perles d'un chapelet du bocage Normand.
Entre la Sarthe, l' Orne et l' Eure et Loir j'ai vu un bout de soleil couchant rouge plaisir qui se glissait sous le couvercle de nuage. Une étrange liaison de vapeur noire entre la terre et le ciel faisait croire à un champignon pacifique. Bonnie ronronnait, son cœur battait à 2000 tours/minute et je surveillais le ciel et sa consommation car son petit estomac, comme tu le sais, ne contient que 12 litres de SP95 E 10 qu'elle digère avec modération par petites gorgées de 4l/100.
C'était trop bon!
Je ne me suis même pas arrêté pour mettre un vêtement de pluie quand elle s'est invitée, passagère clandestine de notre voyage en amoureux sans personne sur la selle passagère.
Je suis bien arrivé et j'ai payé ma tournée chez Tatol.

Pourquoi?

Crédit photo Gilles de B.


Pourquoi?

Téléportation

Pourquoi?

Et hop 12000 km plus tard

Motocycliste vintage, je m'entête à rouler à moto sur des machines au standard automobile, niveau décibels. La Triumph me susure son contralto vers les 3000 tours comme si Nathalie Stutzmann avait fait une fille à Barry White et que se fut elle.
La spécificité de ce moyen de transport à la si mauvaise réputation m'a toujours botté.
L'agilité, les trois dimensions de l'équilibre dans les enchaînements de virages de toutes les routes où j'ai posé mes pneus, l'embrun breton dans la figure (parce que, bien sûr: casque ouvert) la senteur de sève surchauffée de pins dans les Landes, du châtaignier en Lozère et les bouffées arides en Ardèche avec vue imprenable sur les gorges du Tarn en roulant aux limitations de vitesse bien suffisantes sur les départementales, l'odeur des cèpes en Dordogne ou en Corrèze, les Alpes, Corsica, les pires aînés...
L'agilité de "mon" anglaise m'évite de subir la circulation des camping cars et respirer les effluves des diesels derrière les bahuts qui s’époumonent dans les montées. La vivacité des accélérations permet de jouer à saute-bagnoles avec la voie rauque et rassurante de Miss Bonnie et de se faufiler dans un trou de souris, là-haut, là-bas loin devant.
Entre la moto du fiston et Miss Bonnie il y a un gap de poids et d'allonge, de régime moteur et de cylindrée, de tessiture et de décibels.
Ma "vieille" anglaise millésime 2020 de 1200cc tourne à 5000 Tours/minutes en pleine colère. 77 chevaux suffisent largement pour arracher ses 250 kilos à la pesanteur sans risquer son permis. La jeunette de 675 cc développe 96 chevaux et vocalise son enthousiasme et sa joie de vivre en miaulant dans les aiguës à 13000 rpm où s'envolent littéralement ses 200 kgs. En quelques secondes on se retrouve à 250 compteur terrifié à son guidon. Sans parler de "garde au sol" La Bonneville frotte des cale-pieds raisonnablement sur le goudron quand à la Tripeul il faut le grip d'un circuit pour "faire toucher".
Bonus

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