Bonjour les Nautes!
Une review ciné, Seigneur, cela faisait tellement longtemps que vous avez sans doute dû oublier totalement à quoi cela ressemblait. XD
Je vous rassure, la review du jour est à peine enthousiaste, et juste un chouïa groupiesque. J’ai préféré la rédiger à froid, sinon j’allais vous encenser Tenet de telle façon que vous n’auriez jamais eu envie de le voir. Or…….voir ci-après.
Review garantie sans spoiler aucun!
Synopsis
Ukraine. Opéra de Kiev. Une opération de la C.I.A. prend une tournure inattendue lorsqu’apparaissent des balles capables de fuser en sens inverse. Quel est ce mystère? Et quel est l’enjeu de cette Troisième Guerre Mondiale qu’il faut absolument arrêter?
Christopher Nolan et le Temps
Christopher Nolan. Sans aucun doute possible l’un des réalisateurs/scénaristes les plus doués de sa génération, si pas LE plus doué. Aussi, sans aucun doute là non plus, l’un des plus mal-aimés.
Christopher Nolan, qui nous aura offert la Trilogie du Dark Knight sur fond de psychologie du personnage de Batman, humain jusqu’aux tréfonds de son être, tel qu’on ne l’avait jamais vu auparavant. Qui, peu de temps après, nous servira sur un plateau d’argent l’extraordinaire Inception, soit adulé, soit dénigré par un public qui délaisse de plus en plus les films qui font réfléchir. Qui ne se découragera pas et construira ensuite Interstellar, autre fable qui fait réfléchir, trop, selon certains; puis Dunkirk, qui préfère l’action et la dureté de la réalité prendre le pas sur les dialogues.
Toujours, Chris interpelle. Toujours, il fait travailler ces microscopiques choses qui s’appellent ‘neurones’ dans votre esprit. Et à chaque putain de fois, il se prend le mur de l’ignorance en pleine face.
Tenet n’est pas en reste. J’avais évité les critiques avant d’aller le voir en salles (premier ciné depuis fin février: vous n’imaginez même pas mon excitation), mais les ai lues après coup. Et force est de constater que je ne suis, une fois de plus, pas du tout d’accord avec la plupart d’entre elles.
Tenet part du postulat que le temps est relatif, comme dans Inception, comme dans Interstellar, mais cette fois, fait intervenir l’action, l’espionnage, la menace toujours planante d’une Guerre qui décimerait pour de bon notre planète. Dès le départ, il nous prévient, en même temps que son héros: ne résistez pas, ou vous vous perdrez.
Problème de la grande majorité des publics de films d’action actuels? Ils résistent. A tout. A tel acteur dont le visage ne leur revient pas; à tel thème; à telle ou telle polémique qui selon eux devrait être abordée alors qu’elle ne l’est pas, quelle honte, blabla… Et surtout, ils ont pris l’habitude de ne plus réfléchir devant un film. Certes, c’est agréable de regarder un James Bond ou un film issu du MCU et de n’avoir à rien déchiffrer. Tout est offert sur un plateau, c’est facile, il suffit de manger son pop-corn et enjoy.
Mais, les amis….avez-vous perdu toutes vos capacités de réflexion? D’observation? Au vu des critiques négatives que le film reçoit, je crains fort que ce soit le cas. Car si vous ne résistez pas, si vous observez, si vous réfléchissez, vous comprendrez tout de Tenet. Tout.
Lâchez prise, ou votre esprit résistera…
Chris livre là encore l’un de ces plus beaux travaux, abouti jusqu’au bout. Je comprends mieux pourquoi il s’est battu pour le faire sortir, pour le faire valoir, pour lui donner les galons qu’il mérite… Rien qu’au niveau des effets spéciaux, il y a là des prouesses inimaginables.
Mais, on m’a aussi critiqué le film en parlant des personnages, faiblement écrits, apparemment. Bon, j’espère que je vais claire dans mon argumentaire, parce que c’est très simple dans mon esprit, mais souvent, je complique tout à l’écrit. XD
Le héros de Tenet, tout d’abord, que j’ai vu décrit comme une « pâle copie de James Bond« . Nope. Il est, il est vrai, une espèce de cliché des films d’action, construit de cette façon pour mieux démolir cette image en cours de route. Ce qu’il fait avec brio, by the way. Ne jamais se fier aux apparences, le motto de Mr Nolan.
Son sidekick, ensuite. L’archétype de l’anglais qui aide sans être vraiment présent, une sorte d’aide qui arrive conveniently au bon moment. Ha! Fooled you bitches! Parce qu’à la fin, on comprend quand même que ce n’est absolument pas le cas. XD
Le grand méchant, ensuite. Bondien, lui aussi, cliché, lui aussi? Au départ, sans aucun doute, ses motivations sont présentées comme étant les plus clichées possible. Devinez quoi? Il n’en est rien du tout.
Quant à la présence féminine, inutile pour certains, eye candy pour d’autres, elle est selon moi le personnage le plus fort et le mieux écrit du tas. Ses motivations sont complexes, mais viscérales, son courage est époustouflant, et ne vous arrêtez pas à son joli minois (très joli, certes).
Bref: franchement, arrêtez de voir des choses qui n’existent pas. Lorsque Chris écrit un personnage ‘cliché’, il devient le moins cliché possible au fur et à mesure qu’on en apprend plus sur lui. Si vous voulez des preuves de ses habitudes scénaristiques, bonsoir, je vous envoie gentiment Angier (The Prestige); Saito (Inception); Gibson (Dunkirk) ou encore Amelia (Interstellar) en pleine face. Voilà.
Un Robert sauvage apparait!
Parlons casting, je n’attends que ça.
John David Washington a définitivement hérité du talent de son père. Il tire là une prestation de haut vol, qui lui ouvrira sans doute des portes par la suite, malheureusement, plus que le pourtant génial BlackKKlansman.
Sir Kenneth Branagh, quant à lui, est un méchant parfaitement pourri (ce qui est étrange à voir quand on connait la personne (qui est adorable)) qu’on déteste en un tour de caméra.
Elizabeth Debicki, qui incarne son épouse, est donc loin d’être la ‘James Bond Girl’ nunuche qui ne sert à rien, et arrêtez de casser du sucre sur son personnage ou je vous tape!
J’ai hésité à vous citer un autre acteur qui arrive à mi-chemin et qui m’a fait couiner de plaisir à l’idée de le voir, mais je vous laisse la même surprise que moi.
Reste à vous dire qu’il y en a un qui a coupé le souffle à tout le monde. Là où les critiques ont enfin raison, c’est qu’il bouffe l’écran dès qu’il y est, sans aucune pitié pour ses collègues. Dire que Robert Pattinson a grandi en tant qu’acteur est un euphémisme. Son charisme est détonant, sa nonchalance à être parfait aussi, et je tiens à asseoir le fait que je suis persuadée qu’il sera un superbe Batman. Je suis désormais convaincue.
Bref, Tenet est une putain de tuerie, qui retourne le cerveau et pas que, qui interpelle comme tous les films de mon Maitre, et qui se regarde plusieurs fois, non pas pour tout comprendre, mais pour en saisir tout le génie et toutes les subtilités.
Note: 8,75/10 (scénario: 9/10 – jeu: 9/10 – BO: 9/10 (Ludwig Göransson, solide substitut au Kaiser, chapeau!) – science-fiction: 8/10)