J’ai vu les chevaux de la mer courir sur le sable infini
Et j’ai senti sur mon visage les bourrasques marines
Qui déferlaient sur les falaises, là-bas, au bout du monde.
Des goélands criaient au croisement des équinoxes
Tandis que la marée montait à l’assaut des châteaux de notre enfance.
Dans les prés salés de nos larmes
Des moutons broutaient paisiblement,
Indifférents au bruit de l’océan
Emportant toutes les espérances.
J’ai vu les chevaux de la mer, ivres d’embruns salés
Courir libres sur l’infini des sables
Et les soirs de tempêtes, quand l’océan mugit dans les grottes sous-marines
On croit entendre une musique étrangère
Qui dit le chagrin des femmes
Labourées par les chagrins d’amour.