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Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens qui jouent sur leur téléphone mobile ?

Publié le 28 juin 2007 par Eric Viennot

Im_nle Il y a deux ou trois ans, tout le monde ne parlait que de cela ; l’arrivée des nouvelles générations de téléphones mobiles (permettant notamment le passage à la 3D) allait révolutionner notre façon de jouer. Aujourd’hui, force est de constater que certains développeurs de jeux sur mobile font grise mine. Pourtant, SFR et Orange annoncent chacun 4 millions de jeux téléchargés en 2006. Mais qui sont donc ces gens qui payent pour jouer sur leur téléphone mobile ? Personnellement je n’ai encore jamais rencontrés ! Vous allez me dire que je ne suis pas la cible ; c’est probable.
On a quand même l’impression que le jeu sur mobile a du mal à rentrer dans les mœurs, en tous cas en France. Cela tient, à mon avis, à plusieurs raisons.   

D’abord, l’offre éditoriale est compliquée, les jeux sont enfouis dans des portails fourre-tout. La seconde raison tient sans doute à l’engouement des plateformes mobiles entièrement dédiées au jeu, notamment la DS. Elles apportent une qualité d’image supérieure à celle du téléphone et surtout un confort d'utilisation et une offre de produits bien meilleurs. Car, il faut bien le reconnaître, l’offre, même si elle s’est améliorée, n’est pas des plus sexy.
Peu accessibles, avec des contenus difficiles à identifier, une valeur ajoutée difficile à percevoir, le jeu sur mobile reste le parent pauvre de la création vidéo ludique. Pour cette raison, les grands éditeurs se contentent la plupart du temps d’adapter des licences existant sur d’autres supports. Mais pourquoi jouerais-je à un jeu sur mobile qui semble une copie amoindrie d’un original existant sur une autre plateforme ? Il faut dire, à la décharge des éditeurs, que le développement d’un jeu sur mobile est extrêmement laborieux. Les éditeurs sont obligés de porter et tester leurs jeux sur plus de 450 modèles de téléphones différents ! Dans un développement pour mobile le portage revient plus cher que la création du jeu lui-même. On comprend qu’avec des budgets de développement amputés de la sorte, la qualité et l’innovation ne soient pas toujours au rendez-vous. Pourtant, tous les instituts d’analyse prédisent une explosion des ventes de jeux sur mobile dans les années à venir. (D’où la valorisation actuelle d’entreprises comme Gameloft par exemple). Pour qu’elle explose en France, il faudra que les éditeurs et les opérateurs parviennent à s’entendre afin de proposer une offre simplifiée, mieux marketée. Et surtout que les développeurs de jeux sur mobiles proposent des jeux de meilleure qualité avec des gameplays spécifiques à cette plateforme. Comme on a vu naître des concepts originaux grâce à la DS (Nintendogs, Brain Training...) il n’y a pas de raison que des concepts de jeux originaux n’apparaissent pas sur téléphone mobile. Il faut pour cela que les créateurs prennent en compte les spécificités du mobile. Parmi elles, la géolocalisation (cette faculté qu’ont les opérateurs de vous repérer à quelques centaines de mètres ou de kilomètres selon les zones) me parait la plus intéressante. On a vu quelques tentatives de jeux permettant par exemple de confronter des joueurs selon la zone où ils étaient localisés.
Ceux qui connaissent In Memoriam voient sans doute où je veux en venir. Ce qui m’intéresse effectivement dans le mobile c’est l’idée de pouvoir jouer, tout en étant confronté à la réalité. Dans In Memoriam sur PC, nous avions utilisé de manière optionnelle le mobile pour renforcer le sentiment d’immersion du joueur. Certains ont connu ainsi l’étrange sensation d’être réveillés en pleine nuit par un message du tueur en série appelé le Phoenix. D’autres ont même eu la possibilité de dialoguer en live par téléphone avec certains personnages du jeu. C'était une première mondiale.
Nous expérimentons actuellement une version d’In Memoriam, spécialement conçue pour le mobile. Il ne s’agit pas d’une simple adaptation du jeu PC mais d’un concept et d’un scénario pensés spécifiquement pour le mobile. Une version qui, dans sa phase ultime, prendra en compte la localisation du joueur. Mais chut ! C’est encore un peu tôt pour vous en donner le détail. Nous aurons l’occasion d’en reparler. En attendant je vais essayer de télécharger le code de la route pour ma nièce.

Illustration : artwork pour In Memoriam version mobile.


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