Magazine Journal intime
De l’autre côté de la haie, ceux-là se nourriront à nouveau de patates, comme la veille et depuis une semaine et comme demain, comme depuis quatre-vingt jours et cent soixante repas qu’ils sont tous assignés à résidence. Voûté, l’œil encore alerte, le vieux E.M les observe ramasser les patates dans leur jardin, à travers un orifice dans les troènes qui emmurent sa propriété. « Foutus voisins » peste E.M en remontant doucement l’escalier extérieur de sa maison, un imposant potiron dans les mains. Ce soir chez E.M cent soixantième repas de cucurbitacées.