L'Union européenne n'est pas encore parvenue à atteindre l'unanimité requise pour l'adoption de sanctions contre la Biélorussie, principalement en raison du refus de Chypre qui exige de l'UE de dissuader la Turquie de poursuivre ses forages gaziers dans les eaux de sa zone économique en Méditerranée.
L'Union européenne avait promis des sanctions après avoir dénoncé des fraudes lors du scrutin présidentiel biélorusse qui avait permis le 9 août, la réélection d'Alexandre Loukachenko, alors que l'opposition du pays considère les résultats de ce vote sont truqués.
Des diplomates ont indiqué que les mesures contre la Biélorussie sont bouclées, qu'une liste, provisoire, d'une quarantaine de personnes, que l'UE tient pour responsables des fraudes électorales ou de la répression des manifestants, seront interdites de séjour dans l'Union européenne et leurs avoirs gelés.
Or, la volonté chypriote de lier l'adoption des sanctions contre les responsables de la Biélorussie à celles contre la Turquie, bloque le processus d'adoption de ces sanctions.
Les tensions en Méditerranée orientale ont été ravivées par des activités de prospection gazière d'Ankara dans la zone économique exclusive grecque et chypriote. Mais, malgré le soutien de l'UE à ses pays membres, l'Allemagne juge, selon plusieurs diplomates, " inopportune " l'adoption de sanctions contre la Turquie, car elles risquent de ruiner sa médiation avec Ankara.
La crise avec le président turc Recep Tayyip Erdogan a été inscrite à l'ordre du jour du sommet des dirigeants de l'Union européenne jeudi et vendredi et une nouvelle réunion des ministres européens des Affaires étrangères est prévue le 12 octobre.
L'Union européenne ne reconnaît plus Alexandre Loukachenko comme président de la Biélorussie et soutient la société civile biélorusse qui le conteste, tout en prenant soin de ne pas trop s'engager dans cette affaire interne, pour ne pas être taxée d'ingérence par Minsk, et surtout par Moscou.
A Minsk et dans d'autres villes de la Biélorussie, les manifestations se sont poursuivies samedi et dimanche pour réclamer le départ d'Alexandre Loukachenko. Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées.