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Ratched (Saison 1, 8 épisodes) : aux sources du Mal

Publié le 22 septembre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Ryan Murphy ne chôme pas. Depuis qu’il a signé son contrat avec Netflix, il a déjà lancé deux séries (Hollywood et The Politician) et lance désormais la troisième de son écurie. C’est avec Evan Romansky (Starstuck) que Ryan Murphy s’est associé afin de créer ce prequel sur Mildred Ratched, infirmière de Vol au dessus d’un nid de coucou. Ce que je regrette avec Ryan Murphy c’est sa façon de recycler à toutes les sauces tout ce qu’il fait et notamment Sarah Paulson qui donne l’impression ici de retrouver d’une certaine manière ce qu’elle a déjà pu faire chez lui dans American Horror Story. De ce fait, Ratched est un peu comme une nouvelle saison de la série horrifique de FX. On est alors dans le grand spectacle où les décors somptueux, les costumes soignés et bien entendu le casting somptueux ne font que cacher un problème qu’il y a tout au long de ces huit épisodes. Le mal a donc droit à une histoire sur ses origines car cette infirmière, connue pour être l’une des vilaines préférés de tous.

Comment l'infirmière Ratched est devenue au fil des années un monstre ? Cette série a pour but de le raconter, un meurtre à la fois...

Le plus gros problème de Ratched vient clairement de son scénario qui par moment s’essouffle et tente de rattraper le coup avec quelques références amusantes (l’épisode 5 est clairement une référence à Bonnie & Clyde) tout en cherchant constamment à rappeler que Mildred Ratched est une femme sans vergogne dont l’humanité a disparu. Pour autant, le scénario cherche à nous attacher au personnage et parvient à le faire efficacement. Avec cet humour noir et un casting qui s’éclate devant la caméra, Ratched reste un joli divertissement bien enrobé mais il manque un peu de mordant dans le récit pour rendre cette aventure aussi palpitante qu’elle devrait l’être. Dans la plus grand tradition Ryan Murphy depuis Nip/Tuck, ce dernier enchaîne aussi les séquences gores et dégoutantes (plus que réellement horrifiques d’ailleurs) afin d’attraper le spectateur et quoi de mieux qu’une séquence sous LSD où un schizophrène s’ampute le bras avec une scie ou encore une séquence de lobotomie comme thérapie contre l’homosexualité.

On retrouve aussi pas mal de thématiques vues et revues dans American Horreur Story et les autres séries du créateur. Si je ne suis pas contre, le côté répétitif de certains dialogues donnent l’impression d’avoir déjà vu Ratched il y a quelques années de ça. Avec une galerie de personnages qui s’enchaînent et dont les histoires deviennent de plus en plus importantes au fil des épisodes, alors la série perd de son côté accrocheur. Il y a trop de personnages secondaires pour que l’on prenne réellement le temps de s’attacher aux principaux, comme si la série cherchait à noyer constamment le téléspectateur sous une montagne d’idées pas toutes folichonnes. C’est donc sur certaines séquences très réussies que Ratched se concentre pour palier à un manque cruel dans la narration qui peut à la longue ennuyer. La romance de Mildred avec Gwendolyn Briggs (incarnée par Cynthia Nixon) fait partie de ces bonnes idées qui n’ont pas l’aplomb nécessaire pour devenir de grands moments. Certains personnages sortent malgré tout du lot comme celui incarné par Sharon Stone qui s’installe dans la série comme si elle était là depuis le début. Ou Vincent d’Onofrio toujours impeccable peu importe les circonstances.

En poussant l’histoire de Ratched vers le style de Ryan Murphy (notamment visuel qui transpire du début à la fin), alors tout n’est pas à jeter. Loin de là. Mais compte tenu des attentes que j’avais envers Ratched, je suis déçu. Sarah Paulson a beau être impeccable, elle incarne encore un personnage qui rappelle ce qu’elle a déjà joué chez Murphy (notamment dans Asylum) et de ce fait la série ressemble plus à un joli spectacle qu’à une vraie histoire qui creuse les problèmes d’une époque.

Note : 5/10. En bref, en répétant des idées et des schémas, Ratched se noie par moment sous une montagne d’idées qui ne dégorgent jamais. Reste la qualité de la production, des décors, des costumes et un joli casting qui laisse malgré tout une jolie impression finale.

Disponible sur Netflix


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