Mais qu’a été faire Hilary Swank dans cette galère ? Pourtant, l’idée de départ de Away partait d’un bon sentiment et puis patatras, c’est tout sauf ce que j’attendais. Disons que le pathos constant et les personnages mielleux à souhait ce n’est peut-être pas ce que j’attendais d’une histoire de mission sur la planète Mars. Je comprends la volonté de Away qui est celle de se concentrer sur l’aspect humain et notamment au travers de la relation entre Emma et sa propre famille mais à trop en faire cela devient rapidement un plat écoeurant que l’on finit avec difficulté. C’est Andrew Hinderaker (Penny Dreadful) qui s’est attelé à l’écriture de ce récit qui clairement devient dès la première moitié du premier épisode une frustration totale. On est loin de séries de l’espace comme Perdus dans l’espace ou For All Mankind. Pour autant, Away veut être intelligente et elle semble l’être régulièrement en offrant au téléspectateur une incursion dans le monde de la NASA. Avec des personnages intelligents et passionné qui travaillent à résoudre des problèmes j’aurais pu accrocher mais il n’en est rien.
Emma Green, une astronaute américaine, doit quitter son mari et sa fille afin de partir pour la première expédition menée sur la planète Mars.
Et le plus gros problème d’Away c’est clairement le fait qu’elle est justement trop sage. Il n’y a pas de vilain, personne pour créer un vrai débat. C’est comme regarder un documentaire mais avec tout le pathos que cela aurait pu inclure. De ce fait, la série est assez frustrante car elle ne creuse rien et reste en surface en mettant en scène plus l’intelligence de chacun que réellement de quoi nous attacher au récit. Le fait qu’il n’y ait pas de méchant à proprement parler n’est pas une mauvaise chose car il n’y a pas toujours besoin de vilain dans une série mais il n’y a que des situations complexes à résoudre et pas de place à un réel débat sur cette première expédition. Comme le fait que cela soit une astronaute chinoise qui soit la première personne à mettre ses pieds sur Mars si la mission est réussie. La mission est financée par les américains mais Away ne cherche pas à créer de problèmes géopolitiques et se contente alors de rester en surface, comme si elle était stérilisée de tout problèmes politiques qu’il peut y avoir actuellement.
Un autre problème est inhérent au récit d’Away : le fait que tous les astronautes soient plus intéressants que l’héroïne elle-même. Hilary Swank semble être amorphe (et il faut bien avouer que son personnage n’a pas grand chose à offrir non plus). On a rarement l’impression que Emma aime ce qu’elle fait, qu’elle a envie d’être sur cette mission. Au delà de ça, les décisions et déclarations d’Emma sont souvent étranges et n’ont pas vraiment de sens. Surtout quand on sait qu’elle est une astronaute chevronnée. Elle oublie souvent qu’elle a des gens à charge et se contente de sa petite personne. Hilary Swank est une bonne actrice mais dans Away elle donne l’impression de n’avoir rien à faire de son rôle et l’incarne alors sans compassion. Et tout cela ne permet pas de s’attacher à elle. Tout au long de la saison, Away a du mal à créer un véritable engouement autour de ce qu’elle veut nous raconter. Emma a plus le rôle de tête à claques que personnage réellement attachant et le reste de la série tombe souvent dans le piège des scènes mièvres et inutiles.
Certes, tout n’est pas à jeter dans Away mais peu de choses me donnent envie de réellement m’impliquer tout au long de la saison. Il y a énormément de clichés de l’univers spatial en long et en large et des conflits familiaux que l’on a déjà vu des milliers de fois ailleurs qui ici semblent être cliniques. Du coup, on ne s’attache pas à Away comme j’aurais aimé que cela soit le cas à cause de tous ces artifices larmoyants qui n’ont pas vraiment de sens ou d’intérêt.
Note : 4/10. En bref, de la mièvrerie pompeuse vient constamment casser une bonne idée de départ. Dommage.
Disponible sur Netflix