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Presque génial, de Benedict Wells

Publié le 07 octobre 2020 par Francisrichard @francisrichard
Presque génial, de Benedict Wells Francis regarda le plancher. C'était la question. Il ignorait qui était son père. Sa mère n'avait jamais voulu le lui dire. Elle avait simplement mentionné, une fois, une brève liaison avec quelqu'un qui venait de très loin.

Francis Dean, bientôt dix-huit ans, vit avec sa mère Katherine dans un mobile-home, dans un parc réservé à ce genre de véhicules. Ce parc se trouve à la sortie de Claymont, un trou sur la côte est, juste assez grand pour disposer de l'équipement standard d'une petite ville [...] mais un peu trop petit pour avoir droit à des festivals ou à une université.

Son beau-père, Ryan Wilco, les a quittés après quatre ans et demi de vie commune. Il a emmené avec lui son demi-frère, Nicky, treize ans aujourd'hui. Ils habitent New-York. Quand ils sont partis, Francis et sa mère ont quitté Jersey City pour démarrer une nouvelle vie à Claymont. Six mois plus tard, Katherine faisait un premier séjour en clinique...

Un jour de 2005, sa mère commence un autre séjour en clinique. Elle occupe la chambre 039. Tout près, une seule porte de patient est entrouverte. Francis aperçoit une fille - Anne-May Gardener - dans l'entrebâillement: Elle avait des piercings aux oreilles et dans le nez, ses poignets étaient bandés, sans doute son ticket d'entrée pour la chambre 035 .

Son ancien voisin et meilleur ami, Glover Chedwick, lui rend visite après qu'il est rentré chez lui. Il semble cumuler tous les stéréotypes du nerd , c'est-à-dire de l'intello. Il porte notamment des T-shirts avec devant une formule censée être drôle et qui, en fait, est risible. Ils font une partie d' Unreal Tournament puis passent la nuit chez les Chedwick.

Les jours suivants, Francis rend visite à sa mère. Il profite de l'occasion pour faire plus ample connaissance avec Anne-May, qui se montre plus avenante avec lui. Mais, un jour, tout bascule. Sa mère tente de se tuer. On lui fait un lavage d'estomac et on l'emmène dans un autre service. Francis découvre alors une enveloppe qui lui est destinée:

La lettre faisait plusieurs pages, il lut la première phrase en retenant son souffle: "Cher Frankie, il est temps que tu apprennes la vérité." Il survola les lignes. Quand il arriva au bout, il dut s'asseoir. Ce n'était pas seulement le paragraphe où était écrit qui était son père.

Dans cette lettre, Francis apprend qu'il a été conçu à Los Angeles, à la banque des génies, par insémination du sperme d'un homme au QI élevé. Il décide de s'y rendre pour connaître l'identité du donneur. Il obtient de Glover qu'il l'y conduise avec sa Chevy et Anne-May, dont il est amoureux, les accompagne dans ce d'une côte l'autre.

Ces onze mille kilomètres, parcourus en quinze jours, de New York à Los Angeles, en passant par le Midwest, Las Vegas, et San Francisco, et retour, n'est pas un long voyage tranquille et leur confirme que quand on regarde l'histoire d'une vie, un écart minuscule suffit parfois à casser l'équilibre, à tout faire basculer d'un côté ou de l'autre.

Comme le dit l'un des personnages rencontrés: Chez les scientifiques, on part du principe que l'intelligence est héréditaire. Mais ça ne fait pas tout, c'est comme quand on plante des graines dans le sol. L'éducation, la famille, l'environnement dans lequel le petit humain grandit jouent aussi leur rôle, c'est l'engrais. La volonté libre fait le reste...

Francis Richard

Presque génial, Benedict Wells, 416 pages, Slatkine & Cie (traduit de l'allemand par Dominique Autrand)

Livres précédents:

La fin de la solitude (2017)


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