Autour du moment où j’ai passé le permis de conduire, j'avais une idée bien précise de ce qu’était la voiture de mes rêves.
Comme j'étais à la fois pauvre et pragmatique, posséder une voiture en dehors de mes moyens exigeait une bonne source de revenus. Bon, mes goûts étaient très éloignés d’une Jaguar Type-E, d’une Porsche 911 ou d’une Ferrari 275 GTB. J'étais beaucoup plus terre à terre, et l’auto de mes rêves, c’était la Citroën DS-19.
Pour moi, c'était le nec plus ultra, traction avant, suspension hydro-pneumatique et style futuriste. À l’époque (nous sommes en 1966), j’avais calculé qu’il me faudrait gagner 2 000 Francs par mois pour me permettre une telle folie.Pour ce faire, j’allais être représentant de commerce pour engranger suffisamment de commissions ! J’avais quand même un plan de repli, et c'était la Morris ou l'Austin Mini. J'aimais aussi ces petites anglaises qui étaient également à traction avant et presque tout aussi révolutionnaires que la DS, mais surtout beaucoup plus abordables.
En fin de compte, j’étais encore trop timoré pour vendre beaucoup et mes revenus n’arrivant pas au niveau désiré, il a fallu me rabattre sur une autre Citroën, la 2cv !