Magazine Journal intime
Erwan avait tant picolé qu’il ne parvenait plus à prononcer son prénom. Allant de table en table il lâchait un borborygme en guise de présentation, plongeant les clients dans une gêne confuse. Erwan quitta le bar et rentra chez lui en bicyclette de location. Des témoins l’entendirent cracher d’obscures interjections ressemblant fortement à son prénom déformé par l’alcool et la fatigue. Le lendemain le journal annonça qu’on venait de repêcher dans le canal un cadavre qui selon toute vraisemblance serait celui d’un dénommé Erwenn, le pigiste échouant à son tour à orthographier correctement le prénom du défunt.