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Annie

Publié le 17 octobre 2020 par Fabianus
ANNIE

Le confinement nous rend paresseux. Le réveil sonne plus tard. Je me décale comme Annie. Elle se lève vers 9 H, moi vers 9 H 30. Avant mon café, Annie verre sert : un jus d’orange bien vitaminé pour nous mettre d’aplomb. Puis je prends mon arabica, mais hume, Annie, thé.

- Il est ex Ceylan, me lance-t-elle comme à son habitude, tandis que je dévore déjà les viennoiseries avec un appétit de feu ! Et je sais ce que tu penses : plus gourmand que moi il n’y a pas pire homme, Annie !

Elle déguste par petites bouchées, calmement. Des vagues de sérénité semblent hausser Annie vers l’ataraxie. Et je sens qu’à cette quiétude féline Annie m’a lié.

Je parle de la Covid et laisse Annie taire (elle est sanitaire) sa mince angoisse ! Elle m’écoute en souriant comme si les difficultés Annie veut les niveler.

- Les perspectives d’avenir se délitent, Annie !

- Ceux des litanies renchériront tes propos, mon chéri, répond-t-elle avec aplomb ! Il faut continuer à vivre ! Malgré la pandémie !

- Je n’arrive pas à comprendre que tu ne puisses pas faire la tête, Annie ! Les affres virales nous contractent tellement !

- Détends-toi mon chou ! On n’est pas à plaindre ! On a un job et nos boss nous permettent le télétravail !

C’est vrai ! On est privilégiés ! On vit au bord de la mer et on peut travailler chez nous en regardant les remous maritimes !

Annie est traductrice pour le compte d’un éditeur qui veut écouler sur le marché français un roman d’un britannique adepte du Brexit.

- Ce roman m’amuse, dit-elle, son héroïne s’appelle Annie !

- Ah ? Ah ! C’est motivant pour toi, donc !

- Oui, sauf que, bon là je suis sur un passage scabreux ! Annie est une secrétaire à qui son boss administre une fessée alors qu’il lui a manifesté beaucoup d’égards au préalable ! C’est dérangeant ! Pourquoi cet homme qui aime Annie fesse tant ?

- Dis donc, ton auteur anglais, il ne serait pas un peu pervers sur les bords ?

- J’ai l’impression. Mais, excuse-moi mon chou : ça m’excite ! En fait, le boss est sous son charme et l’attire Annie ! Lui, est comme un papillon attiré par sa lumière sexuelle et aime, avec ses fêlures, Annie (avec ces faits : l’uranie). Elle joue un double jeu mais s’en lave Annie !

- Ca ne vire pas quand-même dans les pratiques SM ?

- Non, pas encore, ça n’essaime pas SM ! Mais je sens que ça pourrait ! La fille a l’air tellement tordue ! Par exemple, dans le chapitre 1, on l’accuse de se connecter trop souvent sur son portable pour vérifier si son petit bichon maltais est sage à la maison. Des accusations qu’Annie dément, tord (canidé mentor ?). Le boss la met alors à l’épreuve, sans s’défausser (sens des fossés) pour mesurer ce qu’Annie vaut !

- C’est vraiment un sale jeu pervers entre eux !

- Oui, mais c’est assez facile à traduire ! Pas de mots savants ! Donc, je disais : elle fut mise à l’épreuve et Annie y laissa la santé à ne pas pouvoir s’annihiler salace, hantée ! Mais, je t’ennuie avec mon roman, non ?

- Un peu, pas trop ! En fait, là, il faut que j’aille dans le bureau pour terminer un rapport ! A tout à l’heure ma biche !

- Bisous mon chou !

Je me retrouve face à mon écran. Il me faut terminer des tableaux Excel ! Je repense à Annie : quelle évolution ! Elle me disait que, petite, elle lisait des illustrés que lui payait son père coco invétéré. A l’époque elle était Pif, Annie mais sans les rois mages dont se moquait bien son paternel.

Animée, Annie met de la vie dans mon existence ! Et dans ce bal qu’Annie (danse Balkany ?) galvanise, je me sens virevolter d’amour !

Des petits pas s’invitent sur l’escalier. Annie va prendre l’air un moment ! Elle a besoin, plus que moi, de respirer la mer ! Sans vent, sans sel, Annie erre (sans ses lanières ?) !

Elle doit marcher, en ce moment, tandis que je m’acharne sur des formules mathématiques et des si imbriqués). Les gens d’ici la reconnaissent : elle ne bat pas la campagne, elle longe la cote avec une envie carnassière ! Tous savent qu’Annie bat l’isthme !

Elle rentrera dans une heure et me dira :

- Tu penseras à t’oxygéner mon amour ?



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