Ce professeur courageux enseignait à ses élèves de 4ème depuis des années, avec doigté, le concept de liberté de conscience et la liberté d’expression, en utilisant, entre autres, les caricatures de Mahomet publiées par Charlie...
L’horreur de l’assassinat islamiste de Samuel Paty, professeur d’Histoire-Géographie au collège des Aulnes, à Conflans-Sainte-Honorine, est un traumatisme national et précipite aussi la destruction d’une famille, la douleur et la peine d’êtres humains dont nous sommes tous solidaires.
Ce professeur a été dénoncé et jeté en pâture sur les réseaux sociaux par des parents d’élèves fanatiques. Il a trouvé sur son chemin un fou de dieu, excité par la vindicte islamiste, pour l’égorger et le décapiter.
Après cet acte d’une insoutenable barbarie et après les 267 morts de l’islamisme depuis 2012, il n’est plus temps de composer. Des forces obscurantistes, ennemies mortelles de la République, nourries par le fanatisme aveugle, ont déclaré la guerre à la France et à son creuset, l’École. La pire des guerres, une guerre civile, une guerre de religions.
Ces forces, comme les frères musulmans, sont ouvertement violentes et se glissent insidieusement dans les rouages de l’État, des collectivités et des associations.
La France doit être sans pitié avec les complices, directs ou indirects de cet acte. Il ne devra y avoir aucune indulgence vis-à-vis de quiconque aura contribué par haine ou par lâcheté, à commettre ou laissé commettre cet acte odieux, sans faire tout ce qui était en son pouvoir pour l’arrêter.
Il est essentiel que dès aujourd’hui toutes les mesures soient prises par le gouvernement, le Ministre de l’Éducation nationale et les Préfets garantir que tous les cas de menaces s’exerçant à l’encontre d’enseignants soient identifiés, répertoriés et que chaque cas fasse l’objet de poursuites judiciaires immédiates.
Si l’attentat contre Samuel Paty s’est attaqué à la liberté d’expression et à la démocratie, cette liberté fondamentale en France implique aussi le droit de critiquer les religions et de les tourner en dérision.
Parmi toutes les mesures à prendre, il en est une qui serait à la fois courageuse et significative, c’est celle concernant le blasphème. Bien que légitime et autorisé, il existe toujours en France, dans les départements d’Alsace et de Moselle, un « délit de blasphème », vestige dans le « droit local des cultes » de l’occupation bismarckienne de 1870. Il est toujours prévu et réprimé par l’article 166 du droit pénal local !
L’abrogation de cette disposition anachronique ne porterait pas atteinte au libre exercice des cultes, puisque celui-ci est garanti partout en France par la Constitution et la loi du 9 décembre 1905. Ce serait même un acte hautement symbolique, un devoir minimal du Parlement et du Gouvernement français, à l’égard de la mémoire de toutes les victimes d’attentats terroristes.
Mettre fin à cette dérogation locale potentiellement meurtrière aurait en même temps la valeur d’une réaffirmation, pour l’ensemble du territoire, de la portée des libertés républicaines et un signal fort à l’égard de toutes les religions dont l’Islam qui a pris un sérieux retard sur la nécessaire conversion laïque.
Si Emmanuel Macron s’est engagé à renforcer les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité, il n’a rien dit sur le Concordat napoléonien en Alsace-Moselle et donc la fin aujourd'hui du délit de blasphème sur tout le territoire national.
Donner des gages aux religions n’est sans doute pas la meilleure réponse à apporter pour défendre la laïcité. C’est pourquoi, il convient d’exiger de la part du gouvernement l’abrogation immédiate, par voie législative, de ce délit de blasphème dérogatoire aux lois de la République…
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