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Le couvre-feu jusqu'à la présidentielle ?

Publié le 19 octobre 2020 par Despasperdus

En France, la gestion de la pandémie évolue dans l'improvisation comme d'habitude. Désormais, les habitants de certaines métropoles, dont Paris, sont assignés à résidence de 21 heures à 6 heures du matin, a priori jusqu'au mois de décembre. En cas de non respect, une amende de 135 € pouvant aller jusqu'à 3750 € en cas de récidive : il n'y a pas de petits profits !

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Le couvre-feu est, à l'instar du confinement, d'abord le résultat d'une politique austéritaire, inconséquente et irresponsable, purement comptable et bureaucratique qui a considérablement rendu exsangue l'hôpital public.

Les politiciens au pouvoir depuis une vingtaine d'années et les hauts fonctionnaires ont ignoré les personnels hospitaliers qui, d'une part, dénonçaient les méthodes de gestion de l'hôpital public calquées sur celles des cliniques privées, et, d'autre part, alertaient sur les difficultés à gérer une simple épidémie de grippe.

Depuis le mois de mars, la macronie n'a pas dévié d'un iota sa politique sanitaire. Si, le nombre de personnels hospitaliers ne peut être raisonnablement augmenté significativement en l'espace de 4 mois, il n'en demeure pas moins que le gouvernement aurait dû, non seulement, arrêter de fermer des lits d'hôpitaux après le déconfinement, mais, en augmenter le nombre, surtout en réanimation.

Certes, la bonne gestion des deniers publics n'est pas critiquable en soi. Mais, encore faut-il l'orienter au service de la population, prévoir les besoins présents et futurs.

Or, Macron et ses technocrates sont incapables de mener une politique publique constructive. Ils ne savent que faire "des économies" en ne pensant qu'au très court terme... Mais, à moyen et long termes, les "économies" réalisées sur le dos de l'hôpital public, sont devenues un gouffre financier, et surtout une catastrophe économique et sociale. Sans ces petites "économies", les services de réanimation n'auraient pas été débordés, il n'y aurait eu ni confinement général, ni couvre-feu, ni crise économique et sociale...

Par ailleurs, la macronie exploite la pandémie à des fins politiques.

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Tandis que le pays commence à subir les conséquences d'une crise économique et sociale semblable à celle des années 30, le gouvernement Castex amplifie les "réformes" néolibérales, qui ont déjà presque détruit le meilleur système de santé publique au monde, l'industrie et le maillage du territoire par les services publics.

En voici, une piste non exhaustive :

. 5 ans de CICE ont été un échec puisque 100.000 emplois seulement ont été créés ? Et bien Macron s'apprête à donner l'équivalent de 5 CICE en une seule année ! Bien entendu, sans contrôle, ni contrepartie aux entreprises du CAC 40 ! 100 milliards d'euros jetés par les fenêtres !

. le personnel hospitalier manque ? Le gouvernement autorise les licenciements des fonctionnaires hospitaliers !

. les licenciements font rage ? Le gouvernement sanctionne les inspecteurs du travail qui gênent certaines entreprises en délicatesse avec le code du travail !

. la France n'a plus les moyens de tolérer une évasion fiscale de 100 milliards d'euros par an ? Le gouvernement supprime les postes d'inspecteurs et de contrôleurs des impôts...

. le chômage explose et des millions de travailleurs risquent de tomber dans la pauvreté ? Le gouvernement durcit l'assurance chômage comme si les chômeurs étaient responsables de leur propre situation !

Non seulement, la situation sociale est pire qu'à l'apparition du mouvement des gilets jaunes, mais elle s'aggravera avec la politique du gouvernement Castex. Une étincelle pouvant mettre le feu à la plaine, Macron exploite la pandémie pour mettre la société sous cloche ! Jusqu'en décembre... et peut-être au-delà !

Et, pourquoi pas une élection présidentielle sans campagne électorale, juste avec les médias du CAC 40 et ceux de l'Etat, histoire d'assurer un confortable 2d tour Macron - Le Pen qui garantira, quel que soit le vainqueur, la pérennité des privilèges de l'oligarchie?

Mais, il n'est pas certain que la population accepte qu'on lui interdise tout lien social, hors lieu de travail, qu'on restreigne toujours plus ses libertés pour une hypothétique meilleure sécurité. La société sous cloche avec le couvre-feu, c'est peut-être bien une cocotte-minute susceptible d'exploser à tout moment...

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