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Under water love

Publié le 21 octobre 2020 par Mina

Musique du jour: Under water love...


Mon esprit ne m'appartient plus, mon corps est pris à la gorge, collé au murs virtuels par toutes les sensations que je partage avec vous. Etrange réalité, à la fois si vraie, elle peut sembler dérisoire à certains, mais elle est magique pour moi. Toutes les émotions sont là, m'emportent comme une immense vague, me laissant pantelante sur la jetée, le ventre mangé par un buisson ardent, incessant, troublant. J'ai trop longtemps ignoré mon corps qui prend sa revanche, je ne contrôle plus rien, perdue au fond des regards de braises, de ces mains qui caressent, trouvent l'incandescence, me révèlent à moi même. La douceur me trouble bien plus que l'âpre contact que j'avais fait mien. Le pieux mensonge est dérisoire, face à l'amour, face à l'érotisme déployé, nuage sur lequel je m'allonge sans honte, je ne suis plus en contrôle et c'est cela qui me terrorise, je marche dans un épais brouillard attirée par des lucioles brillant au loin. Les amarres lâchent les unes après les autres, je me sens comme le Tristan de "L'Eternel Retour", entre Yseult la blonde ou Yseult la noire. 

Under water love

Le muscle qui me sert de coeur est affolé par la vision que vous avez de moi, miroir où je me vois toute entière, une déesse. Est-ce moi? Et qui est ce "moi" qui m'échappe, glisse le long d'une pente, ou grimpe le long d'une montagne secrète. Un "moi" transcendé par vos yeux, par votre regard. A découvrir, à explorer. Le "non" n'est plus de mise. J'obéis à vos caresses comme un instrument, je deviens symphonie sous les doigts qui explorent, de mon corps nait une musique baroque, tumultueuse, tueuse. Une partie de moi doit mourir, je le sais. La détestation de ce corps que je trouvais encombrant. Dans toute ma naïveté, je pensais cette barrière infranchissable, et voilà qu'un flot m'emporte vers un paradis inconnu, votre chaleur, votre tendresse, votre érotisme brûlant m'électrise, mon sang devient lave, la brûlure sous la peau est constante, état second, décalage de conscience, le sexe en feu qui en redemande encore et encore... 

Mon cerveau n'est encombré que de quelques mots, je vous veux, je vous aime, encore, encore! Toutes les relations, mes rencontres avec les hommes ont été violentes, par ma faute, je ne savais pas qui ils étaient. Je veux me détacher de l'égo agissant sans pitié comme un serial killer. Devenir vulnérable et faible pour aller me lover dans vos bras qui m'enlacent. Me libérer de l'emprise d'un cerveau qui m'a tenue en laisse pendant des années, travail de sape constant. 

Laissez moi maintenant, toute à ma découverte, je marche lentement sur un chemin parsemé de baisers longs, langoureux, tranquilles, ils me laissent une trace de soleil au fond des veines. Je mords à pleine dents vos chairs généreuses, me promène sur vos pénis glorieux, goûtant vos parfums, vos semences, je fais la moisson de ces mots qui me bouleversent, suspendue à vos lèvres charnues, attendant la prochaine caresse, le prochain mot doux, murmurés au creux de mes oreilles. Je dépose mes armes sanglantes à vos pieds, je n'en ai plus besoin à présent.


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