Critique Ciné : Sacrées Sorcières (2020)

Sacrées Sorcières // De Robert Zemeckis. Avec Anne Hathaway, Octavia Spencer et Stanley Tucci.

Je pense que si vous avez vu Les Sorcières (1990) avec Anjelica Huston, Sacrées Sorcières n’a pas vraiment de secret étant donné qu’il s’agit d’une nouvelle adaptation du chef d’oeuvre de Roald Dahl. L’une des scènes merveilleuses de ce film est d’ailleurs le moment où le jeune héros découvre les sorcières sous leur vraie forme. Dans Sacrées Sorcières, tout est polissé sans parvenir à recréer la magie d’un roman culte. C’était un film familial et Sacrées Sorcières semble chercher à butiner dans tous les sens sans réellement parvenir à faire quoi que ce soit de surprenant. Pourtant, cette nouvelle adaptation a un point fort de taille en la personne de Anne Hathaway qui malheureusement se retrouve à n’être que l’ombre d’elle-même. La scène de la révélation de son personnage dans sa vraie forme manque de la magie attendue d’un film de sorcières mais surtout un film familial comme celui-ci. Robert Zemeckis (Le Pole Express) est pourtant un réalisateur habitué du genre familial et fantastique mais il a du mal à faire quelque chose d’amusant et d’effrayant comme cela doit l’être.

Dans cette nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Roald Dahl, Zemeckis raconte l’histoire à la fois drôle, grinçante et émouvante de Bruno, un jeune orphelin. En 1967, il vient vivre chez son adorable grand-mère, dans la petite ville rurale de Demopolis, en Alabama. Tandis que le petit garçon et sa mamie croisent la route de sorcières aussi séduisantes que redoutables, la grand-mère entraîne notre héros en herbe dans une somptueuse station balnéaire. Malheureusement, ils débarquent au moment même où la Chef Sorcière réunit ses sbires venus du monde entier – incognito – pour mettre en œuvre ses sinistres desseins…

Durant tout le film, Robert Zemeckis semble se demander ce qu’il doit faire pour rendre ses sorcières effrayantes car même si visuellement il y a un certain charme, cela manque un peu de frissons tout de même. Et alors que le film de 1990 avait son lot de séquences amusantes et délirantes, Sacrées Sorcières semble aussi se freiner volontairement sur l’humour afin de créer quelque chose de plus émouvant alors que le trio de souris/enfants est sensé justement être un élément comique qui permet de sortir du côté pas très joyeux de ce qui leur est arrivé. Et tout cela me fait mal car le scénario de cette nouvelle adaptation a été co-écrit avec Guillermo del Toro. Ce dernier est un génie habituellement dans sa façon d’écrire des histoires familiales effrayantes où les enfants se retrouvent souvent en danger dans ses histoires. Robert Zemeckis cherche alors à piocher un peu de partout dans le cinéma familial des années 90 tout en remettant l’ensemble au goût du jour et le côté Amblin plane en long et en large sur la tête du film. Au fond, Sacrées Sorcières n’est pas un raté total mais il manque cruellement de la magie que l’on est sensé en attendre.

Note : 4.5/10. En bref, le film manque de magie malgré une Anne Hathaway cartoonesque qui pourrait en amuser plus d’un.

Date de sortie : 18 novembre 2020