Adieu les Cons // De Albert Dupontel. Avec Virginie Efira, Albert Dupontel et Nicolas Marié.
Albert Dupontel nous a toujours habitué à avoir un cinéma hors du commun avec une identité propre. Adieu les Cons est dans la lignée de ce qu’il nous propose au cinéma, un film intelligent, drôle, absurde et surtout terriblement touchant. Il y a derrière la dramaturgie constante qui s’abat sur les personnages une volonté de nous amuser sans jamais nous accabler. Bien entendu, l’ascenseur émotionnel est en constante marche ce qui n’a fait verser plusieurs fois quelques larmes. Mais au delà de tout ça, Adieu les Cons est un film intelligent qui ne prend pas son spectateur pour autre chose que l’envie de lui faire partager une histoire. On se rapproche alors d’un conte, tant dans le scénario que dans le visuel du film. La mise en scène est belle, soignée alors que chaque plan donne quelque chose de supplémentaire au film. On retrouve parfois aussi un peu du cinéma de Jean Pierre Jeunet dans cet absurde permanent mais aussi dans l’utilisation des décors et des dialogues. Le cinéma d’Albert Dupontel ne change pas, il reste sur la lignée de ses deux films précédents (9 mois ferme et Au revoir là-haut), comme dans la continuité de ce qu’il aime et sait faire.
Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.
Pour autant, Adieu les Cons est aussi un film aux dialogues percutants et engagés. C’est d’ailleurs ce qui lui avait valu d’être récompensé avec 9 mois ferme en 2013. Le film ne nous accable pas mais va chercher le mélodramatique avec intelligente, sans chercher à nous noyer mais à nous faire voyager dans son univers original et déjanté. La force d’Adieu les Cons réside alors dans cette association de burlesque et de personnages hauts en couleur. Virginie Efira (Police) est particulièrement touchante pendant qu’Albert Dupontel forme avec elle un duo étonnant auquel je n’aurais jamais pensé. Et puis Nicolas Marié, en aveugle, apporte cette touche cartoonesque qui permet d’autant plus au film de sortir de certains sentiers battus. Adieu les Cons est jusqu’au bout un ascenseur émotionnel où l’on passe du rire aux larmes en un clignement de paupières. C’est fascinant du début à la fin et tout ce dont j’avais besoin en ces temps moroses qui ne font que nous accabler. En cherchant à prendre le chemin inverse, Adieu les Cons a de quoi mettre du baume au coeur des spectateurs.
Note : 9.5/10. En bref, magnifique.
Date de sortie : 21 octobre 2020