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Jamais il ne m’avait encore été donné

Par Vertuchou

Jamais il ne m’avait encore été donné de dévorer des yeux à loisir, dans une telle lumière, avec tant de minutie, les traits de la femme que j’aimais. A la voir sous cet angle, sa beauté prenait une grandeur prodigieuse, me harcelait de sa richesse et de son ampleur… (…) une merveilleuse architecture (…) le dévalé abrupt des deux lignes reliant le nez à la bouche.
Ah : la surnaturelle substance que ce « visage de Naomi ».
… Dans ma main, le rasoir glissait le long de sa peau en pente douce, depuis la nuque jusqu’aux épaules. Le dos parfait de Naomi, d’une blancheur de lait, emplit mon champ visuel de sa masse ample et haute. (…) Mes mains, mes doigts ont folâtré gaiement sur cette neige à la beauté inquiétante.

Tanizaki,  Un amour insensé

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