Pourquoi ?
Certain parlent de deuxième vague, je préfère le terme de marée montante. En effet, si le nombre de patients atteints de la COVID-19 hospitalisés augmente régulièrement, la pente est plus douce, même si elle a tendance à se raidir depuis quelques jours.
L’inquiétude actuelle provient surtout du fait que notre système hospitalier n’a pas été préparé et n’est plus en capacité de gérer son activité habituelle et ces nouveaux patients. Pour expliquer cette situation, je souhaite rapporter des propos très récents du général Jean-Claude Gallet, ancien responsable de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris qui a dirigé la lutte contre l’incendie de Notre-Dame et qui a été détaché auprès du ministère de la Santé pour optimiser les ressources de l’hôpital lors de la première vague : « J’ai retrouvé chez certains, pas chez tous heureusement, tout ce que j’ai vécu et combattu pendant ma carrière : l’absence d’anticipation, le principe de précaution poussé à l’extrême, le risque juridique en paravent de la crainte, le respect des normes administratives parfois caduques. L’inertie des couches administratives et la perte de responsabilité de cette technostructure peut aboutir à des drames. » Il termine en disant : « J’ai pensé que je pouvais apporter quelque chose, c’était sans doute un vœu pieux, mais je l’ai fait. »
Que ce soit un militaire qui fasse ce constat alors que le président de la République a parlé d’une guerre contre le coronavirus, est assez éclairant sur la gestion catastrophique de la crise. Alors que faire maintenant ?
Et bien soyons plus réactifs et utilisons toutes les armes à notre disposition et arrêtons de faire peur en ne parlant que de l’arme atomique du reconfinement. Oui, il est indispensable de renforcer les mesures de limitation des contacts physiques pour limiter les contaminations, mais il faudra alors cibler les populations les plus à risque.
Par ailleurs, il est urgent de mettre en place une autre politique de tests et d’isolement, en utilisant notamment beaucoup plus largement les tests rapides. Et surtout, évitons une catastrophe à l’hôpital en renforçant immédiatement les effectifs avec du personnel pour soulager les soignants des tâches simples mais chronophages qui peuvent être effectuées par d’autres sans qualification particulière. Et pour cela, il ne manque pas de chômeurs qui seraient très heureux de retrouver un emploi utile qui pourrait ensuite déboucher sur des formations diplômantes.