C'est tout de même plus confortable d'inventer de fausses polémiques ne reposant sur aucun fait à l'instar de l'islamo-gauchisme, avec la complicité de l'appareil médiatique du CAC 40 et du secteur publicpour enfumer le débat public que de lutter contre le terrorisme, de protéger M. Samuel Paty qui avait alerté la police et sa hiérarchie des menaces qui pesaient sur lui.
De légitimer et de propager les idées racistes de l'extrême droite que de mettre en œuvre une politique de santé publique au service de toute la population !
Le reconfinement signe le bilan catastrophique de plus de 20 ans de politiques néolibérales qui se sont acharnées à détruire le modèle social français à force de fermetures des services publics, dont l'hôpital public au profit des cliniques privées, de réduire la sécurité sociale à une peau de chagrin pour étendre l'emprise des assurances et des "mutuelles" privées. De livrer ainsi au secteur privé et à l'oligarchie des pans entiers de l'économie qui échappaient au marché et à la rapacité de la finance pour assurer à la population des services essentiels.
Tous les filets de sécurité mis en place au fil de 20ème siècle grâce aux luttes du mouvement ouvrier ont été peu à peu détruits. Toute la population, dont les plus pauvres, avait le droit à la santé pour bénéficier de soins gratuits. Même l'accès aux urgences est désormais payant depuis un vote du parlement à la veille du reconfinement, merci Macron !
Non seulement, la capacité de l'Etat à intervenir dans les domaines économique et social pour limiter les effets les plus durs du capitalisme a été patiemment démantelée par le PS et son allié EELV, la droite classique et LREM, mais encore ces néolibéraux se sont attaqués au tissu industriel du pays. L'industrie est tellement rabougrie que le pays doit compter sur les capacités industrielles des autres pays et sur un bon acheminement des produits pour ne pas se retrouver en rupture de stocks de gants, de masques, de protections diverses et de bien d'autres produits essentiels. Ses plus grandes entreprises dont certaines détenaient des savoirs technologiques assurant l'indépendance nationale ont été bradées, à l'instar d'Alstom.
La bourgeoisie, le grand patronat et la haute fonction publique se sont emparés de la mondialisation pour casser l'Etat providence et l'industrie, cette dernière constituant des bastions "rouges" de contestation sociale et politique. La liquidation en cours de l'Education nationale participe de la même logique politique.
Résultat, la France a des capacités industrielles et un Etat dignes d'un pays du Tiers-monde. Son oligarchie n'a jamais été aussi riche et aussi peu imposée fiscalement. Le pays compte désormais 10 millions de pauvres et autant de précaires, soit une population qui pense d'abord à sa survie, au jour le jour, plutôt qu'à lutter politiquement pour son présent et son avenir. La lutte des classes sévit toujours, et pour l'heure, l'oligarchie est en position dominante.
Aussi, la situation politique, économique et sociale a été pensée et voulue par l'oligarchie. La précarité et le chômage de masse présentent des conditions politiques et sociales bien plus favorables pour l'oligarchie et ses larbins politiciens qu'un contexte de chômage marginal avec des travailleurs en position de force qui contestent, revendiquent de nouveaux droits et luttent.
De fait, les fameuses "élites", fruit de la reproduction sociale et non de la méritocratie, ont réussi si on se positionne du côté de la grande bourgeoisie et ont failli si on se place du point de vue de l'intérêt de la population. La haute fonction publique - pépinière de politiciens et de "grands" patrons, ne sait que détruire, faire des "économies". Et Macron qui en est l'incarnation l'a démontré durant les périodes de confinement et de déconfinement. Il a ainsi révélé son incapacité à imaginer une politique prévoyante avec des plans sanitaires ad hoc en cas de nouvelle vague du virus. Bien au contraire, lui et son gouvernement néolibéral ont continué à supprimer des lits et des postes à l'hôpital public, à envoyer les travailleurs, même les plus vulnérables, sur leur lieu de travail et les forces de police réprimer le mouvement social...
Le Macron dirige la France comme le manager-DRH d'une multinationale en prenant ses décisions tout seul, de manière unilatérale et autoritaire, sans consulter les salariés... Or, le pays n'est pas une entreprise et les citoyen-ne-s ont plus de droits que les travailleurs. Il est grand temps de passer à la VIème République, démocratique et sociale !