Depuis quelques semaines, LeMédiaTV traverse sa troisième crise.
En tant que socio fondateur, c'est la crise de trop. J'ai d'abord réduit ma contribution avant de la retirer définitivement.
A l'origine de cette nouvelle crise, on retrouve toujours la direction qui tire les ficelles.
A l'occasion du départ de la créatrice de ce nouveau média, Sophia Chirikou, qui allait participer à la campagne européenne de la France Insoumise, des torrents de boue ont été déversés sur elle.
Après elle, c'est au tour d'Aude Lancelin qui concentrait, elle aussi selon eux, tous les défauts du monde.
Aujourd'hui,c'est Denis Robert qui subit les affres de cette direction. Il toucherait un salaire astronomique (4000 euros net après 30 ans de carrière....), serait autoritaire, non respectueux du droit du travail et même raciste et sexiste. La dernière accusation est tombée puisque les femmes citées ont démenti. Quant à celle sur le racisme, elle repose sur un mail où il est question de nègres - mot employé par Aimé Césaire - que Denis Robert a reçu. En effet, chacun sait que le destinataire d'un mail ou d'une lettre est responsable de son contenu ! CQFD...
Clairement, toutes ces accusations qui ne reposent sur rien de factuel rappellent le proverbe suivant :
Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage.
Bien entendu, la direction, pétrie de valeurs de gauche, affirme que l'éviction de Denis Robert a été démocratiquement décidée par la majorité des salariés. La preuve matérielle est un tract pétition de la section CGT qui peut prêter à discussion puisqu'on retrouve bizarrement les signatures des 3 membres de la direction ! Combien parmi les 18 signataires y-a-t'il de travailleurs précaires qui, par souci de conserver leur job, ont été objectivement contraint de signer ? Pourquoi les socios n'ont-ils pas pu participer à cette décision ?
Pour mémoire, il n'est pas inutile de rappeler que cette direction est allée chercher, voire supplier, Denis Robert à une époque où LeMédiaTV, tant au niveau de l'audience que des finances, vivotait. 18 mois plus tard, tandis que la situation économique s'est très nettement améliorée et que le contenu proposé s'est vraiment étoffé, la direction a fait opportunément fuiter des "infos" diffamantes dans Le Monde. On appréciera au passage la cohérence idéologique de cette direction qui fait appel à un média, subventionné par l'Etat, qui appartient à des oligarques pour discréditer et déstabiliser leur ennemi du jour !
Après ce coup au-dessous de la ceinture, Denis Robert a usé de son droit de réponse en toute transparence en diffusant une lettre et une vidéo pour défendre son honneur et donner sa version des faits. Les arguments qu'il avance me semblent fondés, d'une part, par rapport à la réalité de son travail, à son temps de travail et à sa rémunération, et, d'autre part, à la crainte de la direction et de certains journalistes de perdre leur position dominante avec l'arrivée de nouveaux journalistes confirmés.
Par ailleurs, cette nouvelle crise révèle un fonctionnement clanique malsain, perverti par le goût du pouvoir où il est de bon ton de prendre les adversaires du jour sur leur gauche... Soit un mode de fonctionnement qui caractérise souvent les petites structures à gauche où une décision est prise au nom des grands principes (avec quelques nuances : horizontalité mais seulement pour les journalistes, échelle des salaires de 1 à 3, démocratie mais pas pour les socios durant cette crise), mais sa motivation est ailleurs. Et, de surcroît, les moyens employés sont dignes des multinationales qui licencient un salarié gênant avec des motifs fallacieux (les motifs précités plus celui de s’être exprimé publiquement) sans lui verser ses derniers salaires et ses indemnités de licenciement. Bref, il y a un gouffre entre les principes affichés et la pratique.
Aussi, ami-e-s socios, c'est à vous de voir.
Certes, le tribunal des prud'hommes tranchera le contentieux, mais je fais confiance à Denis Robert dont je suis le travail depuis Après les affaires, les affaires continuent.
Je ne désire plus cautionner, avec mon modeste financement, des personnes qui abusent de leur pouvoir et se passionnent pour tirer les ficelles en coulisse et préparer des putschs. Je me retire donc complètement de ce média. Je préfère réserver ma contribution au média que Denis Robert va bientôt lancer.