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Massacre de Kumba: Le régime Biya au tribunal de l’Histoire

Publié le 02 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Le carnage ces enfants innocents dans une école dans la région du Sud-ouest, soulève des vagues qui refusent de tomber.

Toute la Nation est sous le choc et donne l’opportunité au pouvoir de poser des actes forts. Sur le plan sécuritaire, après la neutralisation de « Wonke », annoncée par le gouvernement quatre jours après la barbarie de Fiango, il convient de réajuster l’offensive dans le sens d’une interpellation-jugement des coupables dans le sens d’apaiser la conscience nationale par les éventuelles explications d’une telle inhumanité qui pis est, en direction des enfants. Il est vrai aussi qu’une frange de l’opinion appelle l’État à ne plus aller de main morte. De répondre à la barbarie par la barbarie, à la sauvagerie par la sauvagerie, au sang par le sang, bref œil pour œil dent pour dent. Mais, à y accorder quelque attention, on se rend vite compte que cette option n’est pas viable car elle va exacerber les tensions et donc la violence dans les deux régions. Au niveau du renseignement, Il y a donc lieu de souhaiter qu’avant des assises que tous les patriotes appellent de tous les vœux, que le renseignement prévisionnel prenne le relai des armes.

René Emmanuel Sadi a du reste dit le 28 que Wonke a été neutralisé avec la participation active des populations. C’est un point déterminant dans le processus de la pacification du Noso.On comprend que le conflit en cours dans les deux régions se gagnera sur le terrain du renseignement. Pour que cela soit une réalité, avec l’incident de Kumba où une femme s’est dressée hardiment contre le Minat, à Buéaoù les femmes en sit-in pour la Paix et vêtues en noir devant les services du gouverneur, lui ont dit crânement ne pas connaître qui sont les criminels, il est temps pour une opportunité nouvelle d’adresser la crise dans le Noso.

Un Grand dialogue spécifiquement anglophone dans le Noso Si l »Etat du Cameroun doit faire la paix sur son territoire, il importe que les pourparlers entre le pouvoir et la communauté anglophone se déroulent dans les deux régions. Il ne s’agit pas dans ce cas du format du Grand dialogue national d’octobre 2019, mais d’une causerie dont l’agenda sera déterminé, moins formalisé et moins encadré par les autorités. Il est question d’une rencontre où la suite du malaise de la dame contre le ministre ou des femmes contre le gouverneur sera mise sur la table sans complaisance, sans éluder quelque aspect que ce soit. L’unique vérité est qu’une famille attaquée se met ensemble pour parer au pire. De ce fait, on se réunit en Africains, en Camerounais mettant au-devant les fondements de paix puisés dans nos traditions et dans nos coutumes. Avant la loi écrite et les différents codes des lois de la République, il y a avait des lois coutumières qui construisaient la paix et le vivre ensemble. Ces lois là, dans le Noso, il va falloir les extirper des décombres de l’histoire et s’interroger à sa lecture. Il s’agit en réalité d’un retour aux sources!

Comme l’a lancé le gouverneur du Sud-Ouest à ses administrés, « vous savez qui sont les assassins ». Peut-on protéger un meurtrier d’enfants? Peut-on chercher les voies de la paix pendant des années sans issue? Le pouvoir devra revoir sa copie dans sa démarche avec ce peuple assoiffé et jaloux de son autonomie. Dans le cadre du Noso, plusieurs aspects sont à prendre en compte au plan anthropologique : la spiritualité, les coutumes et autres considérations fortes pour construire un lien sincère avec nos frères anglophones. Il s’agit aussi d’un correctif des erreurs de Foumban si tant il est vrai qu’on peut corriger l’histoire. A défaut, on peut donner à tout au moins des gages de repentance, de sincérité pour un nouveau départ sur une base de confiance mutuelle. Le Cameroun aura au moins fait sa paix sur le sang de ses enfants versé innocemment à Kumba.

Léopold DASSI NDJIDJOU


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