La Synergie des syndicats des travailleurs opérant à Camwater a adressé le 19 octobre 2020 au Premier Ministre, une pétition valant préavis de grève pour le 6 novembre 2020, au cas où leurs revendications ne trouvent pas satisfactions.
Pour la Synergie des syndicats des travailleurs opérant à la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) sont en colère. Depuis la fin effective de l’affermage et l’absorption de la Camerounaise Des Eaux (CDE) dans le portefeuille de la Camwater, avec pour corollaire, le transfert des contrats de l’ensemble du personnel qui a eu lieu le 1er mai 2018, la mise en œuvre de plusieurs recommandations prescrites par le ministre de l’Eau et l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba et le ministre des Finances, Louis Paul Motaze pour la reprise sereine des activités de la Camwater et surtout pour se doter des armes pour une continuité efficiente et dans la stabilité du service public de l’eau ne sont pas suivis d’effectivité. Notamment, la conservation de tous les 1400 employés de la CDE, le paiement des salaires du mois d’avril et mai pendant la période de transition, le maintien des centres de rattachement et la reconduction des contrats de la CDE.
La Synergie des syndicats (regroupant le SYNATEEC, le FENSTEEEC, le SYNATSEEC, le SNIE, et le SNEEP), estime que les résolutions de la réunion du 12 décembre 2019 portant sur les revendications du personnel ne sont pas toutes appliquées. C’est le cas des retenues opérées sur les salaires de 52 agents qu’elle estime être en violation avec la loi portant Code du travail, les demandes additionnelles aux revendications initiales. Tout comme cette synergie des syndicats accuse la direction générale de Camwater de torpiller la tenue des assises de la Commission mixte tripartite mise en place par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), à cet effet. Par conséquent, le Synergie des syndicats déclare «qu’en cas de non application des revendications, jusqu’au 05 novembre 2020, l’ensemble des travailleurs de Camwater se verra obligé d’observer un arrêt de travail, à partir du 06 novembre 2020 à 0H00».
Réplique appropriée
Interpellé par les Secrétariat général du Service du Premier ministre, le directeur général, Gervais Bolenga va justifier chaque point des revendications. Il soutient que la suppression de 25% de salaire à 52 cadres affectés procède de la mise en application de la résolution du conseil d’administration du 22 décembre 2019 tirant les conclusions d’une mission du CONSUPE ayant jugé certaines primes dénuées de tout fondement
juridique. Pour la question des dettes sociales de l’ex-Camwater ou de l’ex-CDE, elle devrait, selon les négociations de la fin de l’affermage être supportées par le compte d’affection créé par le chef de l’État et qui n’est pas encore alimenté par le MINFI. Pour la gratuité de l’eau, il confirme que cet avantage dû depuis l’ex-SNEC est applicable conformément à la convention collective du secteur à tout le personnel, même ceux admis à la retraite. Quant aux demandes additionnelles, le DG de Camwater précise que le principe de l’allocation des gratifications de 2018/2019 attend la validation de la présidence de la République, comme l’atteste le statut des entreprises à capitaux publics. La situation des stagiaires professionnels, la Camwater en compte une trentaine qui subit les tests qui devront être validés par le conseil d’administration en vue de leur recrutement.
Quant à la mise en œuvre de la mutuelle, Camwater Mupcam, le DG souligne qu’il ne saurait obliger les uns et les autres d’y adhérer, cela relève de la capacité de persuasion des porteurs du dossier. Toutefois, la gestion de la mutuelle de l’ex-CDE ne semble pas convaincre les employés de l’Ex-Camwater de son utilité. Last but not de the least, le DG estime que pour les assises de la commission mixte tripartite, c’est la soutenabilité de son budget qui est impossible au regard du rétrécissement des ressources.
Toutefois, il précise que tous les avantages et primes validés par les organes compétents sont régulièrement payés, ainsi que les diverses missions et les primes d’assurance. Tout comme les différentes indemnités dues. D’ailleurs, les 1442 employés bénéficient de reclassement et d’avancements gelés depuis plusieurs années et les dotations de carburant sont allouées chaque mois. Et de conclure que c’est une minorité d’employés qui ne veulent pas s’arrimer aux mesures de rigueur et de moralisation impulsées qui agitent la menace d’un mouvement d’humeur qui n’est pas suivi.