Magazine Société

Cameroun: Et si Octobre était le mois de l’horreur ?

Publié le 03 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Entre 2016 et 2020, plusieurs évènements malheureux ce sont produits au dixième mois, plongeant ainsi le pays et des familles dans la douleur et la consternation.

S’il est vrai que les jours, les mois ou encore les années se suivent, mais sans se ressembler, certains évènements heureux ou malheureux peuvent se produire dans un pays, une ville ou encore à un endroit précis de la planète. Ces évènements pour la plupart malheureux et qui interpellent souvent les pouvoirs publics, font vivre le peuple dans l’émoi, la douleur et la consternation.

Au Cameroun par exemple, plusieurs évènements et catastrophes naturelles ont déjà eu lieu à des dates différentes, mais tout reste à croire que le mois d’octobre serait dans ce pays qualifié du mois de « l’horreur », suite aux évènements qui se sont déjà produits à cette période précise au cours de ces quatre dernières années (2016 et 2020). Il faut sans doute noter que, si l’on se projetait dans l’univers cinématographique, le mois d’octobre aurait certainement vu se dérouler sous ses pieds le tapis noir tout comme l’oscar de l’horreur lui aurait été décerné.

La crise anglophone et la tragédie d’Eséka (Octobre 2016)

Alors que le pays de Paul Biya avait le regard tourné vers le Septentrion notamment, dans la guerre contre la secte islamiste Boko Haram en 2013, l’on a même vu le Cameroun prendre une nouvelle tournure politique, notamment avec l’élection sénatoriale, la même année. Le diable se cachant dans le détail, il a fallu que trois ans plus tard, soit le 11 octobre 2016, des dizaines d’avocats originaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, manifestent à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest. Ces avocats anglophones voulaient faire entendre leur désapprobation contre le manque d’une version anglaise de textes indispensables à leur travail.

À noter que ces avocats réclamaient également l’affectation dans des régions anglophones de magistrats maîtrisant l’anglais, la création au sein de la Cour suprême d’une section spéciale chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais et la création d’un département « Common Law » à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Cette crise dans le NOSO a engendré des déplacés internes et de multiples actes de barbarie avec en date du samedi 24 octobre 2020, l’horreur perpétrée par des terroristes sur des élèves de la Mother Francisa International Bilingual Academy dans la ville de Kumba, région du Sud-ouest.

Suite à cette crise et alors que le pays tout entier et le pouvoir central s’organisent à résoudre ces problèmes et horreurs vécus dans les régions du NOSO, l’on garde encore en mémoire, l’incident du 21 octobre 2016, où le Cameroun a connu la pire catastrophe ferroviaire de son histoire, avec à la clé, le déraillement d’un « train fou » de la mort à Eséka, dans la région du Centre, endeuillant au passage de nombreuses familles. D’après les chiffres officiels, l’on a dénombré 79 morts et plus de 500 blessés. À noter qu’après cette tragédie, les Camerounais pensaient paisiblement leurs blessures, insoucieux des drames et catastrophes futures.

Glissement de terrain à Gouache et massacre à Kumba (octobre 2019 et 2020)

Après Eséka, le 21 octobre 2016, c’était au tour de la région de l’Ouest du Cameroun de verser des larmes suite à un glissement de terrain survenu le 29 octobre 2019, au quartier Gouache, dans la ville de Bafoussam, faisant 42 morts au passage. Le président de la République, Paul Biya ayant pris acte de cet incident, avait dépêché sur place une délégation interministérielle pour s’enquérir de la situation et voler au secours des familles victimes de cette tragédie. Voilà qu’un an plus tard Gouache, des individus armés sans foi ni loi ont fait éruption, le 24 octobre 2019 à la « Mother Francisca International Bilingual Academy » à Fiango où ils ont ouvert le feu sur des élèves, laissant sur le carreau 6 morts et 13 blessés.

Outre ces multiples catastrophes et tragédies, qu’elles soient naturelles ou non, l’on garde en mémoire que le Cameroun tout entier, ainsi que tous les Camerounais vivant sur le territoire national et même à l’étranger, ont toujours su faire montre de courage et d’humanisme pour accompagner les victimes et réconforter les familles endeuillées par ces évènements. Suite à ces évènements tristes qu’a connus le Cameroun ces quatre dernières années, Octobre serait-il qualifié de « mois de l’horreur » par des curieux.

Arnaud Joseph Etoundi


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tonton Voir son profil
Voir son blog

Magazine