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Compétitivité: L’économie camerounaise perd des points

Publié le 05 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Le niveau de croissance, la hausse du taux d’inflation et la faible attractivité… sont autant de contraintes relevées dans un récent rapport du Comité de compétitivité.

L’état de l’économie camerounaise n’a pas été étincelant en 2019. Encore moins la compétitivité des secteurs productifs. Selon le « Rapport sur l’état de la compétitivité 2019 » rendu public récemment par le comité de compétitivité, la croissance économique du pays a connu un ralentissement, passant de 4,1% en 2018 à 3,9% en 2019. Ce niveau de croissance est relativement plus faible que la croissance moyenne des pays membres de la zone franc Cfa sur la période 2017-2019, établie à 4,5%.

Les facteurs contraignants mis en avant pour justifier cette contre-performance sont entre autres les chocs exogènes et les crises sécuritaires au niveau interne. « Les perspectives de croissance à court terme ont été compromises, notamment par la suspension de la production de la Société nationale de raffinage (Sonara) depuis mai 2019, les crises sécuritaires et les troubles sociopolitiques. Toutes choses qui ont sérieusement impacté les acteurs des transports, de l’hôtellerie, des télécommunications et de l’agriculture. L’inflation, pour sa part, est passée de 1,1% en 2018 à 2,4% en 2019 (même si elle demeure en deçà de la norme Cemac qui est de 3% », selon le site officiel actualisé du ministère dela Planification de l’économie et de l’aménagement du territoire (Minepat).

Inflation

Dans la même veine, l’on enregistre une dégradation de la compétitivité globale, appréciée à partir du taux de change effectif réel (Tcer) qui a progressé de 0,3333% en 2018 par rapport à 217, traduisant une perte de compétitivité du Cameroun. Les indicateurs commerciaux n’ont pas fait mieux en 2019. Le rapport précise que le déficit commercial s’est aggravé de 255,1 milliards de Fcfa. En cause : l’augmentation des exportations de 540,6 milliards de Fcfa. Le Comité de compétitivité indique en outre, le caractère relativement élevé des coûts des facteurs de production et de transaction. « En particulier, les prix du carburant sont relativement plus élevés au Cameroun que dans les pays tels que le Maroc, le Nigéria,
l’Ethiopie et le Rwanda. Il en est de même des coûts des procédures et exigences liées à l’import et l’export des marchandises »
, souligne le rapport. Et d’ajouter que les coûts des appels intra-réseau sont restés pratiquement inchangés, autour de 61 Fcfa la minute, tandis que les coûts de l’électricité restent au-dessus de la moyenne de l’Afrique sub-saharienne (avec en revanche des coûts bas par rapport à ceux du Nigéria et de la Côte d’Ivoire). Un léger mieux est observé au niveau des coûts de la téléphonie fixe qui ont quelque peu diminué entre 2014 et 2017. La minute est passée de 87,3 Fcfa pour les appels locaux hors réseau, c’est-à-dire d’un réseau vers un autre à l’intérieur du à 27 Fcfa la seconde.

Dynamisme

Relativement aux indicateurs internationaux en matière de compétitivité et d’attractivité, le Cameroun a encore du chemin à faire. « Le Cameroun occupe un mauvais classement en terme de score et le rang dans les différentes classements internationaux », affirme de façon péremptoire le rapport. Selon 2019 du rapport mondial sur la compétitivité de Word économic forum (Wef), le Cameroun occupe le 123ème rang sur 141 pays évalués, reculant ainsi de deux places par rapport au classement 2018. Même en tenant compte de la nouvelle méthodologie du Wef, le Gci 4.0 (qui permet de bien saisir le dynamisme de l’économie mondiale à l’ère de la quatrième révolution industrielle), l’indice de compétitivité du pays a atteint à peine le niveau de 46 contre 45,1 en 2018, c’est-à-dire un chiffre en deçà de ceux fournis par la moyenne des pays classés. Le rapport « Ease of paying taxes 2019 » enfonce le clou. Couvrant 101 pays, il classe le Cameroun à la 99ème place, avec un score de 22,88 points sur 100 comme dans l’édition 2017, Soit un recul d’une place.


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