Outils de travail
Depuis avril dernier, j’écris tantôt sur un cahier, tantôt sur mon PC, le soir entre 22h et 23h. Le rythme a changé en septembre, et je me suis retrouvé dans l’incapacité technique d’écrire, alors même que j’en avais le temps dans le train, 30 min le soir, 30 min le matin. J’aurais pu continuer sur mon cahier, mais il aurait fallu de toutes manière recopier le texte sur PC ensuite.
Je me suis souvenu que M, un étudiant écrivain, utilisait quotidiennement son Smartphone pour écrire dans le métro. J’ai toujours été réfractaire à ces téléphones intelligents, que je qualifiais alors d’illusions technologiques. Des gadgets bien emballés qui se contentent de miniaturiser ce qui existe déjà, pour mieux cacher un manque de progrès dans le monde informatique. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais utilisé mon iPad pour autre chose que montrer quelques vidéos ou documents Internet à mes étudiants.
J’ai fait l’effort de reconsidérer la chose. A ma grande surprise, la tablette a rapidement remplacé, magnétophone, cahier et appareil photo, sur le terrain et dans le train. J’utilise la fonction « dictaphone » de l’appareil, qui en plus d’être de meilleure qualité qu’un magnétophone classique, permet de classer les interviews, les renommer, les dater. Une tablette impressionne également moins mes interlocuteurs qui sont habitués à l’objet. Pour écrire, j’utilise le programme « Page », livré avec l’appareil. J’écris sur mes genoux dans le train, c’est plutôt confortable et le correcteur d’orthographe fait du bon boulot. Mes coudes gênent mes voisins qui jettent parfois un œil sur mon texte. Finalement, je peux également prendre des photos de textes, posters, objets qui me servent à l’analyse. On peut facilement passer d’un programme à l’autre en quelques mouvements.
J’ai découvert cette année que la tablette, et peut-être même le Smartphone, que je méprisais tant, pouvaient devenir les meilleurs amis de l’anthropologue.
Rémi Brun