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Faites sauter ces foutues barrières !

Publié le 11 novembre 2020 par Pascal Boutreau

Capture d’écran 2020-11-11 à 10.06.57Depuis le week-end dernier, Chris Nikic fait le buzz sur certains médias sportifs. A 20 ans, ce jeune Américain a terminé l'Ironman de Floride. En 16h46'09'', Chris à parcouru les 3,8 km de natation (1h54'39''), les 180 km de vélo (8h12'37'') et le marathon en course à pied (6h18'48''). Sur la ligne d'arrivée, accompagné par son guide, il a pu entendre le fameux "You are an Ironman". Quatre mots hurlés par chaque speaker labellisé Ironman, quatre mots qui ont participé à la construction du mythe et qui font immanquablement fantasmer tous ceux qui un jour se lancent dans cette aventure. Chaque année, ils sont désormais des milliers à les entendre. Mais voilà, Chris n'est pas tout à fait comme les autres. Il est en effet le premier triathlète porteur de la trisomie 21 à réaliser une telle performance. Une barrière de plus qui explose ! 

Lundi soir, "Au-dessus des nuages", le téléfilm diffusé sur TF1 racontait l'histoire de Dorine Bourneton. Paraplégique suite à un accident d'avion à l'âge de 16 ans, elle est devenue la première pilote de voltige aérienne handicapée, une reconnaissance au terme d'une lutte quotidienne (pour en savoir plus ==> ICI). Une autre barrière explosée... en plein vol ! 

De tels exemples, il y en a des dizaines, des centaines, des milliers. Bien évidemment, je pense à mes amis du para équestre, José, Céline, Vladimir, Nathalie, Valérie, Thibaut, Samuel etc., à Laetitia Bernard, consoeur journaliste à France Inter, cavalière, non-voyante, et qui depuis quelques mois s'est mise au vélo ! Je pense à Salim Ejnani, non-voyant lui aussi et qui continue d'aller sauter des obstacles sur son cheval. Son livre "L'impossible est un bon début" permet de mieux comprendre tous les obstacles qu'il a dû franchir en dehors des carrières de saut, dans la "vraie vie". Je pense aux paratriathlètes bien évidemment et à tant d'autres. Tous ont un point commun : foutre en l'air ces foutues barrières. 

Aaaaah ces fameuses barrières... On vous les pose sur votre chemin "pour vous protéger", vous dit-on... Parce que "ce n'est pas raisonnable" parait-il ! Ces barrières deviennent vite de véritables barreaux. Souvent soutenues par des proches, toutes ces personnes atteintes d'un handicap, physique ou mental, ont lutté pour s'engouffrer derrière ces barreaux, pour passer de l'autre côté, s'évader et goûter à la liberté, leur liberté !

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Sur ce blog, je vous parle de sport. Mais de multiples exemples existent bien évidemment dans bien d'autres domaines, comme celui de l'art, de la culture ou encore de l'entreprise.  Attention, ce serait réducteur de limiter ce "mérite" aux personnes handicapées. Ces barrières, on en rencontre tous. Certaines ont été posées par d'autres: famille, monde de l'entreprise, administration, société etc. Comme le disait le grand philosophe Coluche : "Dieu a dit: il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs; il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits; il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux; mais ça ne sera pas facile. Il y en aura qui seront noirs, petits et moches; et pour eux ce sera très dur."

Mais les barrières qui m'intéressent le plus ici, ce sont celles que l'on se pose soi-même. Elles sont essentiellement mentales. Les années passant, je me rends de plus en plus compte de toutes ces barrières invisibles, des idées que l'on range trop vite dans la catégorie des "ah non, ça c'est pas possible" ou des "ça c'est pas pour moi", en s'appuyant sur plein de raisons que l'on se persuade d'être de "bonnes raisons". Mais en réalité, ce ne sont souvent que des mauvaises excuses.  

Il y a un peu plus d'un an, au lendemain de mon aventure EmbrunMan, je concluais mon post sur ce blog de la façon suivante : "Il faut oser rêver grand. Si l'on s'en donne les moyens, ces rêves qui parfois semblent fous, peuvent devenir réalité. Le temps file, les années passent, alors ne laissez pas les "j'aimerais un jour" devenir des "j'aurais aimé un jour". Il faut croire en soi. Nous sommes toutes et tous capables de réaliser des choses qui sortent de l'ordinaire. Ne laissez pas les autres vous convaincre du contraire." (pour le relire en entier c'est ==> ICI)

En gros, faites sauter vos putains de barrières ! Elles sont très personnelles et méritent d'être respectées. Si l'on en reste au sport, courir un 5 ou 10 km peut déjà en constituer une pour certaines personnes. Oser l'affronter, oser la bousculer et tenter de la renverser représente déjà une victoire. Pour d'autres ce sera de se mettre au triathlon par exemple, de faire un jour un Ironman ou je ne sais quoi. N'écoutez pas celles et ceux qui veulent vous enfermer derrière les barreaux de la raison. Cela commence souvent par ne pas écouter notre petite voix intérieure qui sous ses allures protectrices ne réussit souvent qu'à faire naitre de la frustration d'abord puis, plus tard, des regrets. Nul doute que le voyage mérite d'être tenté. Ça ne veut pas dire non plus faire n'importe quoi et imaginer que nous n'avons pas de limites. Nous en avons tous. Mais elles sont souvent bien au-delà de ce que l'on peut imaginer. Bien au-delà de nos barrières. 


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