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La politique en soutane: Choisir entre la Bible et le Coran

Publié le 15 novembre 2020 par Tonton @supprimez

La politique attire tout le monde. Au point où le Président Paul Biya, a cru bon de recadrer les choses.

La politique aux politiciens, l’école aux écoliers etc… parce que ancien séminariste, il n’a peut-être pas voulu heurter les serviteurs de Dieu et les adeptes de Allah. Mais de plus en plus, pasteurs, prêtres et Imams, se sentent plus à l’aise en politique qu’en religion !

Les «soutaneux» catholiques ont de tout temps fonctionné comme un état ou un empire. le Pape étant le chef de l’État. c’est d’ailleurs le plus petit état du monde. Pourtant, il fait dans la diplomatie, et sa richesse est inouïe. l’élection du Pape a un côté mystico- religieux qui polarise généralement le monde entier, jusqu’à l’apparition de la fumée blanche. tous les chefs d’État font pratiquement le pèlerinage de Rome, ou souhaitent recevoir Sa Sainteté dans leurs pays. On se souvient, le déploiement observé chez nous lors des visites de Jean Paul ii ou de Benoît Xvi. après la lecture de l’enquête sur la mort du Pape Jean Paul 1er menée par un journaliste anglais, on finit par comprendre que le Vatican fonctionne comme un état ordinaire. et que derrière les soutanes se cachent des hommes. avec des envies et des ambitions parfois démesurées. le Vatican ne pouvant assouvir toutes les velléités des prêtres à la chose politique. il arrive à certains de jeter leur dévolu dans leur pays d’origine.

Velléités

S’il est vrai que notre pays, n’a jamais eu à sa tête un religieux, il faut néanmoins reconnaître que les longues robes se sont parfois illustrées par leur implication dans la gestion de la cité. l’actualité fraîche, c’est la prise en otage et la libération du cardinal Christian Tumi les séparatistes lui reprochaient son implication dans le grand dialogue national. avant cela, ses prêches étaient virulents pour le pouvoir de Yaoundé. Son successeur à Douala Monseigneur Samuel Kléda, lui a plus ou moins emboîté le pas. espèce d’épine dans la chaussure e l’État, surtout du temps où il était président de la conférence épiscopale du Cameroun. Kome Abraham qui lui a succédé veut emprunter la même voie. avant eux, les sermons enflammés de Jean Zoa à la cathédrale de Yaoundé faisait courir les foules. le social était toujours au centre de ses envolées. Pour lui le drame de Nsam en février 1998 était la conséquence de la pauvreté du petit peuple, obligé d’aller voler le carburant et trouver la mort. Mais bien avant lui, il y a eu Monseigneur Albert Ndongmo, évêque de Nkongssamba, qui était plus proche des maquisards que de… dieu.

Le Président Ahmadou Ahidjo a voulu le gérer comme il le faisait de certains hommes politiques de l’époque. le Vatican intervint, et Albert eut la vie sauve en s’exilant. il mourut au canada. Hors de nos frontières, certains hommes de dieu ont préféré les palais aux paroisses. le père Aristide a dirigé Haïti avec plus ou moins de bonheur. ceux qui servent Allah sont bien représentés en Iran. Où fut chassé le Shah. depuis lors, ce sont des guides religieux qui gouvernent dans ce pays. l’ayatollah Khomeini est plus proche d’Allah que des hommes. la gestion du pays est au rythme des préceptes de l’islam : comportements, habillement, sexualité… la justice a la main lourde. le coran tenant lieu de code pénal. en Afrique du Sud, l’archevêque Desmond tutu a joué un rôle politique important. il œuvra beaucoup à la libération de Nelson Mandela et fut très proche de ce dernier, jusqu’à ce qu’il devienne président de la république arc en ciel.

Intégrisme

Les hommes de dieu sont d’abord des hommes. avec des ambitions même politiques. certains ont eu à diriger des nations comme ils ont pu. le problème, c’est l’aveuglement qui peut pousser ces dirigeants à l’intégrisme religieux. On a parlé de l’Iran. les droits de l’homme régulièrement décriés. Qu’importe, c’est Allah qui inspire et qui guide à travers le guide. tout est fait en fonction du coran. imaginez donc un autre religieux qui décide de s’inspirer de la Bible. Mieux des dix commandements. tous ceux qui s’écarteraient des lois de Moïse peuvent être traités sans retenue : on ne défie pas dieu !

Maintenant, depuis quelques années, notre pays fait face à des illuminés de la secte Boko Haram qui dit non à l’école Occidentale. courant de pensée qu’ils tiennent à imposer au Nigéria et dans la partie septentrionale de notre pays. Évidemment, le Cameroun, pays laïc ne l’accepte pas. et depuis, c’est la guerre entre nos forces de défense et de sécurité et la secte Boko Haram. Face à cette politique irréaliste, face à l’obstination et à la têtutesse, le Cameroun paie un lourd tribut. c’est le prix de l’aveuglement d’une secte et au refus farouche d’un pays souverain, jaloux de sa liberté et aussi de sa laïcité.

Signatures N°150 du mardi 10 novembre 2020


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