Ethan Hawke est vraiment au top dans The Good Lord Bird. C’est l’une des meilleures choses que l’on peut dire autour de cette série en plus du fait qu’elle est drôle et captivante. Cela fait du bien de voir à l’écran des produits originaux qui tirent un peu dans tous les sens mais qui parviennent à être séduisants justement en allant dans tous les sens. Malgré certains épisodes en dents de scie, l’ensemble tient la route et nous embarque dans une aventure qui sort du commun. Ethan Hawke a su nous offrir un récit qui n’est pas sans faire écho au cinéma de Quentin Tarantino.
Proposée sur Showtime aux Etats-Unis, The Good Lord Bird adapte l’incroyable aventure de John Brown, un héros anti-esclavagiste de l’Ouest américain. Adaptée du livre éponyme de 2013, la série ne permet jamais l’occasion de créer quelque chose de fun autour d’un sujet fort et engagé qui ne fait que résonner encore aujourd’hui. Ethan Hawke s’est donné le bon rôle et il parvient à surpasser mes attentes au fil des épisodes. Derrière le grimage fascinant de l’acteur (entre cette garde barbe et ses lentilles de contact bleues) se cache un personnage hypnotique. Mais au delà du sujet assez fort (puisque l’on parle d’esclavagisme), The Good Lord Bird est une vraie farandole qui s’amuse constamment avec le spectateur et les principes mêmes du genre. C’est d’ailleurs pour cela que les épisodes sont généralement assez équilibrés entre des moments touchants et émouvants avec des moments beaucoup plus drôles qui sont pour le coup assez hilarants pour certains.
The Good Lord Bird apparaît alors comme une sorte de conte western spaghetti, s’amusant des codes du genre pour mieux nous divertir. Le but n’est pas forcément de se prendre au sérieux (même si la série a l’occasion de le faire à de nombreuses reprises) mais de toucher le plus grand nombre en touchant un peu à tout. Tueur sans vergogne, croyant, John Brown est une figure controversée et fascinante que la série n’a de cesse de trimbaler de scènes en scènes afin de nous faire délirer, tout simplement. Le but est aussi de nous raconter sur un ton léger (et presque violent) l’histoire qui a déclenché la guerre de Sécession. John Brown est un abolitionniste fanatique (et c’est Abraham Lincoln lui-même qui le dit). Il veut combattre l’esclavage et s’avère ainsi être une figure importante de l’histoire des Etats-Unis.
Je dois avouer que The Good Lord Bird donne aussi l’un des meilleurs rôles de toute la carrière de Ethan Hawke à ce dernier. Entre justicier et fou allié, le personnage navigue et l’acteur l’incarne comme si c’était lui-même derrière cette grande barbe. Ethan Hawke est assurément le point fort de la série (et quand il s’éloigne de lui - comme j’avais pu le voir dans les premiers épisodes -), alors The Good Lord Bird devient un peu moins palpitante. Le destin des autres personnages a son importance dans le déroulement du récit mais c’est sur John Brown que tout se construit.
Afin de créer un divertissement efficace, The Good Lord Bird n’hésite pas à nous faire délirer autour de choix visuels étonnants, de musiques entraînantes et de fusillades soigneusement mises en scène. C’est là que la comparaison avec le cinéma de Tarantino est bonne et que l’inspiration dont la série fait preuve créé alors une mini-série fabuleuse. Je ne pense pas que le but soit de prendre cette histoire au sérieux mais simplement de passer un bon moment tout en discutant d’un sujet qui a profondément touché les Etats-Unis et continue de le toucher au travers du racisme ambiant. The Good Lord Bird se moque de tous les codes possibles de la série, faisant finalement de cette série un OVNI télévisuel auquel je ne m’attendais pas du tout. Peu importe si le récit est juste sur l’Histoire, ce n’est pas vraiment pour ça qu’il faut aller voir The Good Lord Bird. Mais plutôt pour le délire en lui-même qui sort des sentiers battus.
Note : 7.5/10. En bref, une excellente surprise avec un Ethan Hawke impérial.
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