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Cameroun: Comment sortir les jeunes du piège du sous-emploi

Publié le 19 novembre 2020 par Tonton @supprimez

C’est sous ce prisme que l’Union générale des travailleurs du Cameroun a organisé un séminaire hier, 18 novembre 2020 sous le thème « création d’emplois et la décentralisation ».

Au Cameroun, la situation de l’emploi des jeunes est déplorable. Le marché de l’emploi des jeunes est principalement caractérisé par : un taux de chômage élargi, plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (10,3%) et de 15 à 34 ans (8,9%) que celui dans l’ensemble de la population (5,7%) et un taux de sous-emploi global plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (84,8%) et 15 à 34 ans (73,1%) que celui de l’ensemble de la population (70,6%). Pour le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun, ce qui fait problème de l’emploi jeune, c’est un problème de conjoncture et de volonté politique. « Nous avons des outils au Cameroun à l’instar du Himo, c’est là ça ne nous coûte rien, mais où est la volonté politique ? On a fait des ateliers et des séminaires dessus mais jusqu’à ce jour, rien ne décolle. Il faudrait qu’on comprenne qu’on a un grand problème à résoudre, celui des jeunes », décrie Isaac Bissala. Selon lui, c’est parce que le gouvernement est resté sourd face à leurs revendications que les jeunes « se sont rebellés, ils sont devenus des djihadistes, des terroristes et des microbes ». C’est pourquoi il a organisé un atelier hier, 18 novembre 2020 auquel ont pris part de nombreux représentants des administrations publiques et parapubliques. L’objectif de cet atelier était très clair : faire en sorte qu’à la fin, tout soit fait dans ce pays pour donner les armes de la vie aux jeunes c’est-à-dire le travail. Mais la véritable question à se poser c’est comment ?

Car selon Ali MadaiBoukar, spécialiste en développement productif au Bureau international du travail, c’est beaucoup plus le sous-emploi qui fait problème au Cameroun parce que l’économie a une certaine vitalité qui crée beaucoup d’emplois mais ces emplois sont dans la plupart du temps dans l’informel puisque plus de 90% d’emplois au moins sont dans l’informel et s’agissant des jeunes de 15 à 24 ans, il y a plus de 90% qui sont employés dans l’économie informelle. Pour sortir de l’auberge, Ali Madai Boukar souligne qu’ « il y a beaucoup de niches de valeur ajouté au Cameroun et on peut miser dessus, par exemple l’agriculture qu’on peut mieux moderniser ; il y a la question de l’économie verte, il y a le digital, il y a beaucoup de jeunes startupers qui ont proposé des outils pour aider à améliorer la qualité des services publics. Il ne reste plus qu’à mobiliser les ressources nécessaires pour accompagner ces jeunes-là ».

Système éducatif

Mais avant, il y a une autre équation à résoudre, celle de l’adéquation entre le système éducatif, de formation et les besoins du marché du travail. Car à en croire Jacques Etondè, Directeur des opérations et du développement au Fonds national de l’emploi, la plupart des jeunes qu’ils reçoivent ne sont pas toujours qualifiés. « La plupart des jeunes que nous recevons ne sont pas forcément qualifiés par rapport aux besoins du marché ; ils viennent chez nous pour pouvoir obtenir une solution pour leur insertion donc notre rôle ce n’est pas seulement de les placer, mais aussi de leur donner des qualifications nécessaires », révèle-t-il. En attendant la refonte générale du système éducatif, Jacques Etondè ajoute « qu’il ne faut pas oublier qu’il y a déjà de nombreux jeunes déjà sortis de l’université et il faut qu’on les forme pour qu’ils puissent répondre aux besoins du marché ».

Rostand TCHAMI


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