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Cancer du col de l’utérus: L’évêque de Doumé interdit le vaccin

Publié le 23 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Monseigneur Jean Ogza dit avoir pris acte du caractère « extrêmement délicat » du projet du gouvernement.

L’évêque de Doumé, une commune du Cameroun située dans la région de l’Est, interdit à son tour le vaccin du cancer du col de l’utérus dans son diocèse. Monseigneur Jean Ogza s’appuie sur les réflexions menées sur ledit vaccin par la Conférence épiscopale nationale pendant la 45è assemblée plénière des évêques du Cameroun. Le prélat dit avoir pris acte du caractère « extrêmement délicat » du projet du gouvernement d’introduire dans son programme élargi de vaccination du Gardasil pour les filles de 09 à 13 ans. L’évêque recommande de n’admettre aucune équipe médicale pour ce vaccin.
L’Eglise catholique exige une « réflexion » scientifique et éthique. Le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), Mgr Abraham Kome, se veut plus explicite sur les motivations des évêques : « Sur la question du vaccin, nous avons des doutes. Et nous partons d’un principe logique : en cas de doute, il faut s’abstenir ».

Tout en précisant que la Cenc n’est pas contre la vaccination, l’évêque de Bafang soutient que le vaccin contre le cancer du col de l’utérus charrie « de manière très récurrente les angoisses et les récriminations de nos populations ». Au cours de la 45e Assemblée plénière de la Cenc tenue du 3 au 6 novembre 2020 à Yaoundé, les évêques du Cameroun ont reçu une délégation du ministère de la Santé publique pour un moment d’échanges sur le projet d’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus chez les jeunes filles de 9 ans. « Au terme des échanges, ils ont pris acte du caractère extrêmement délicat de ce sujert qui mérite et exige une profonde réflexion aussi bien scientifique qu’éthique », note le communiqué final ayant sanctionné ces assises.

Onction Cette prise de position officielle de l’Eglise catholique du Cameroun qui conforte l’évêque du diocèse de Nkongsamba dans la région du Littoral. Le 5 novembre, Mgr Dieudonné Espoir Atangana a invité toute la communauté chrétienne de son diocèse à se « garder de soumettre nos enfants à ce vaccin ». S’il recommande le refus de ce vaccin aux parents pour leurs enfants, le prélat leur conseille plutôt les dépistages et le traite-
ment le cas échéant. Avant lui, c’est le vicaire général du diocèse d’Obala dans la région du Centre qui a interdit le recours au vaccin contre le cancer du col de l’utérus et les autres infections génitales liées aux papillomavirus humains (Pvh) dans toutes les structures diocésaines. Mgr Luc Onambélé explique qu’il existe 18 types de Pvh à l’origine du cancer du col de l’utérus. Mais, note-t-il, le vaccin administré au Cameroun est uniquement efficace contre les lésions pré cancérigènes de types 16 et 18 du Pvh et non contre les autres.

De leur côté, une association musulmane : Musulmans pour la coopération et le développement (Mcd), dans un communiqué, du 5 novembre, rejette également ce vaccin. Ceci, « en attendant que les érudits de la communauté Musulmane du Cameroun, Imams, Oulémas, Savants et surtout le Conseil du culte musulman donnent de façon claire et transparente leurs positions officielles ». Toutes ces positions sont contraires à celles du ministère de la Santé publique et de l’Ordre national des médecins du Cameroun, qui militent pour l’administration de ce vaccin. Ce d’autant plus que, d’après un rapport publié fin octobre 2018, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) indique que le cancer du col de l’utérus constitue est un problème de santé publique au Cameroun. En effet, au moins 40% des femmes sont susceptibles d’être atteintes par cette maladie.

Elvis Serge NSAA


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