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Table ronde exceptionnelle de clôture des Assises du Logiciel.

Publié le 30 juin 2008 par Webcastory

Table ronde exceptionnelle de clôture des Assises du Logiciel.

En clôture des Assises du logiciel organisées par l’Afdel, le secrétaire d’Etat Eric Besson était là, présent sur le plateau en compagnie d’autres acteurs du monde du logiciel dont Patrick Bertrand, Président de l’AFDEL, l’Association Française des Editeurs de Logiciels.

C’est ce dernier d’ailleurs qui ouvrait les hostilités avec une énumeration en 4 points des freins au développement d’une vraie économie numérique et d’un écosystème performant du logiciel en France. 1)   L’absence d’un marché unique. L’Europe est une mosaïque de pays, où il n’y a pas de marché unique en raison de l’existence de barrières de toutes sortes : linguistiques, règlementaires et technologiques. 2)   La pauvreté du financement de proximité. Aujourd’hui, le besoin des starts up n’est pas de lever 30 millions d’euros mais de trouver, à leur démarrage, quelques dizaines ou centaines de milliers d’euros qui leur permettraient de se lancer. 3)   Le Small Business Act. Adopté par la Commission européenne le 25 juin dernier, le SBA s’engage à aider les PME au quotidien et à développer l’esprit d’entreprise en Europe. Pour cela, il vise à améliorer les conditions cadres dans lesquelles opèrent les PME, en tenant pleinement compte de leur diversité. Pour le président de l’AFDEL, il y a des choses à faire notamment au niveau du code des marchés publics, mais aussi entre acteurs privés : aux Etats-Unis, par exemple, les grands donneurs d’ordres font confiance aux petits éditeurs de logiciel. 4)   La faiblesse de la formation. L’industrie du logiciel en France manque d’environ 200 à 300 000 personnes, principalement des profils marketing, juridiques et dans le domaine de la Qualité. Autant de raisons qui plaident en faveur de la création d’une université du logiciel pluridisciplinaire
Face à ces griefs, le Secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, de l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de l’économie numérique, acquiesce, mais tempère un peu, rappelant que dans toutes les entreprises de la Silicon Valley qu’il visitera fin août, il y a un… Français ;) S’il y en a là-bas, c’est qu’on ne doit pas être si mauvais que cela, non ?, dit-il. Oui, il a raison le ministre : on est bons, mais on pourrait quand même être meilleurs, non ? Nos invités, en tout cas, en sont persuadés, de Jean Ferré, le CEO Sinequa, à Viviane Ribeiro, Présidente Lefebvre Software ou Bertrand Diard, Président de Talend.
Seulement voilà : le carcan administratif est un peu, comment dire… complexe et pas assez adapté à un monde qui change - à ce propos, les attentes du Plan numérique dont est en charge le ministre Besson nourrit beaucoup d’espoirs. Trop, peut-être ? Espérons simplement qu’ils ne seront pas (tous) déçus…
Mais revenons à notre chère administration… L’Etat et les collectivités locales ont fait leur mue, mais à leur rythme, comme le souligne Pierre-Marie Lehucher, Directeur Général de Berger Levrault. Quelques indicateurs nous le révèlent néanmoins, comme la progression du logiciel open source dans l’administration, qui est passé de 3% en 1997 à 10% en 2007. Un signe annonciateur ? Oui, mais pas encore suffisant… d’autant que les cycles d’achats dans l’administration demeurent longs, beaucoup trop longs, estime Bertrand Diard, de Talend. Et quand on est une PME, ce qui est la majorité des éditeurs de logiciel en France, il est dur de vendre ses solutions à l’administration… Mais au-delà de l’administration, il y a une culture du logiciel à alimenter et à façonner, notamment au niveau de sa valeur. Aujourd’hui encore, le logiciel est considéré une charge et non un investissement. C’est un peu pareil avec les salariés, explique Jean Ferré : on dit qu’ils coûtent cher à l’entreprise alors qu’ils sont créateurs de valeur. Certes, le prix, parfois, s’oublie au profit de la réelle valeur d’usage et de la productivité que génère un logiciel, mais cela relève du domaine de l’exception. Peut-être que le changement d’appellation du DSI pour Directeur de l’information aidera à alimenter le débat : en recentrant le poste sur la notion d’information - le cœur de l’entreprise -, on évacue sa dimension technique. D’où un repositionnement stratégique orienté contenu et non contenant… A suivre, donc.
Et vous, si vous étiez ministre, quelles seraient les 3 mesures que vous prendriez pour booster la France grâce au numérique ? Et que feriez-vous concrètement pour aider à l’éclosion d’une vraie économie du logiciel en France ?
Allez, lancez-vous, messieurs et mesdames les ministres !   

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