10 ans déjà que l’aventure dividendes.ch a commencé. Plusieurs d’entre vous me supportent depuis le début et je les remercie pour leur fidélité sans faille. Je salue également ceux qui m’ont rejoint en cours de route et qui font dorénavant partie de cette grande famille.
Une décennie un peu chaotique
Pendant cette décennie le monde a passablement changé, pas forcément en bien. Plusieurs pays d’importance ont basculé vers des systèmes autocratiques. Le Net et en particulier les réseaux sociaux ont rendu beaucoup de gens stupides. Ceci explique d’ailleurs en partie le constat précédent. La planète s’est réchauffée dangereusement, enchaînant les catastrophes naturelles. La Syrie a traversé une guerre terrible, provoquant l’émergence du fléau ISIS, avec des répercussions sinistres jusque sous nos latitudes. Les chinois nous ont inventé une énième épidémie. Cette fois elle n’a toutefois pas pu être contenue et s’est transformée en pandémie, touchant le Monde entier.
Un marché haussier historique
Paradoxalement, malgré plusieurs soubresauts assez violents, la bourse durant ces dix dernières années s’est très fortement valorisée. Il faut dire qu’elle partait de loin, après une décennie « perdue » au début de ce siècle. L’explosion successive de la bulle Internet et des subprimes avait rendu les actions vraiment bon marché. Comme je le disais en 2011 : « Ce marchait me fout les BULL », et il y avait de quoi au vu des valorisations de l’époque. Néanmoins, en 2017, j’ai commencé à alléger mon portefeuille des grosses capitalisations américaines, que je commençais à trouver déjà hors de prix. Sans doute était-ce trop tôt, mais comme on dit, on est toujours plus intelligent après.
Durant toute cette période j’ai fait grosso modo jeu égal avec le marché. Je l’ai d’abord battu jusqu’à mon changement de stratégie il y a trois ans, puis je me suis fait quelque peu rattraper. Difficile en effet de battre avec des titres de valeur un marché haussier qui spécule sur des valeurs de croissance… Je reste convaincu toutefois espoir que la bourse reviendra à plus de rationalité et de normalité. C’est en tout cas ce qu’elle a toujours fait par le passé. Le "cette fois c'est différent" n'a jamais été un très bon conseiller en matière d'investissement.
Le site
Pendant ces dix ans, le site a beaucoup évolué. Mes analyses de l’époque étaient focalisées presque exclusivement sur les dividendes. Vous me direz que c’est assez logique vu le nom du site. Toutefois les distributions sont la résultante de tout un processus qui se passe en amont. Aujourd’hui les analyses sont plus complètes et le dividende, même s’il est toujours abordé et important, fait jeu égal avec d’autres caractéristiques fondamentales des entreprises et de leurs actions.
Beaucoup se souviennent qu’à l’époque j’avais mis aussi au point un algorithme entièrement automatique de sélection des titres payeurs de dividendes. Au grand dam de ma femme, j’avais passé des heures et des heures de programmation pour traiter des données tirées de Yahoo Finance. Cela a bien fonctionné… jusqu’au jour où Yahoo a apporté des modifications importantes sur ses données. Je ne suis pas du genre à baisser les bras facilement mais c’était pratiquement l’équivalent de reprendre le travail à zéro. Et comme je commençais aussi à vouloir changer quelque peu ma stratégie, j’ai décidé de laisser tomber ce système, entraînant la fin des « Global Dividend Growers ».
Le « Trading Auto Signal » qui m’avait aussi demandé un job monstrueux, a dû aussi être interrompu pour les mêmes raisons. Toutefois tout ce travail n’a pas été effectué en vain. Il m’a permis d’aller au fond des choses et de mieux comprendre certains mécanismes de la bourse, ce qui débouchera plus tard sur mon portefeuille actuel et mon ouvrage « Les déterminants de la Richesse ».
Vous
Durant ces dix dernières années, j’ai aussi fait la connaissance de plusieurs personnalités remarquables qui ont laissé une empreinte indélébile sur dividendes.ch, que ce soit en qualité de rédacteur, de commentateur, participant au forum ou lecteur de très longue date. Certains sont encore présents, d’autres sont partis, mais je tiens à citer notamment Dividinde, Jean-Louis, Armand, L'investisseur Particulier, Ploutos, Nuno, Julien, swx, DSwissK, Vince99, Boreale, Rayxandre, revelly, Julien, Harmonie Gestion, guyem, Ludo, tournier, jmu, Jean, BenBrahhim, Mystik, PatJac, Lopazz, birdienumnum, vertigo, savandede, florent, copycat, kienast, zebiinvestor, Nico, dom67, VerbalKint, mappleluna, Michel, Thierry, herveC, Vincent, Guilhem, Earnie, Bientôt, Ether, hueteddy, Cedric, Sovanna Sek, Martin Raymond, tokyoville, Maarek, psycoke, Ether, loorloop, Paul Marcel, NathanC, Lemij, Asty, Arnaud, spark, Philippe de Habsbourg, agu, divhunter, Laurent Martin, Terry, gg, bardamu, Seb, Yves, Franck...
J’en oublie sûrement certains et je m’en excuse auprès d'eux. N'hésitez pas à poster en commentaire ci-dessous si je vous ai laissé sur la touche. Je voudrais aussi citer la majorité silencieuse, ceux qui lisent sans poster. Je sais que vous êtes nombreux au vu de statistiques du site et des participations aux sondages. Bien sûr j'aimerais vous entendre plus, notamment sur le forum qui n'est pas assez utilisé selon moi. Ceci étant dit un blog n'a pas de sens s'il n'est pas lu, donc je préfère vous avoir comme simple lecteurs que rien du tout.
Je regrette au passage d'avoir perdu certains piliers de dividendes.ch de l'époque. Cela me ferait plaisir de les entendre et de savoir ce qu'ils sont devenus.
Mon chemin vers l'indépendance
D'un point de vue personnel, mon chemin vers l'indépendance financière durant ces dix dernières années a très fortement progressé. Vous avez d'ailleurs pu suivre ces progrès à travers mon journal d'un futur rentier. En 2010 je travaillais encore comme un forcené, à raison de 60 heures par semaine. Au fur et mesure de ma quête, grâce à mon épargne et surtout à mes investissements, je profitais d'abaisser lentement mais sûrement mon temps de travail au point que je l'ai aujourd'hui divisé par trois par rapport à l'époque.
Aujourd'hui, je serais déjà capable financièrement parlant de cesser mon activité professionnelle. Comme me l'avait stipulé il y a quelques temps un lecteur qui a déjà franchi le cap, cette étape est sans doute la plus dure d'entre toutes. On se retrouve au sommet d'une falaise et il faut faire le dernier saut, avec toutes les inconnues que ça implique. Est-ce que j'ai pensé à tout, est-ce que je vais pouvoir tenir le coup les 40 à 50 prochaines années, assurer financièrement les arrières non seulement pour moi-même, mais également pour toute ma famille ?
C'est pour cette raison que j'ai choisi de réduire mon taux progressivement depuis plusieurs années. Cela me permet de me rendre compte que ça fonctionne. C'est rassurant, ça permet de profiter plus rapidement de sa nouvelle vie d'indépendance et de s'y habituer. Le dernier saut devient donc moins difficile et traumatisant. Cette évolution s'étant faite sur la durée, je ne saurais dire à quel moment exactement de cette dernière décennie j'ai basculé dans le camp de ceux qui se sentent sortis du monde du travail. Cela devait être environ en 2016, lorsque je m'étais fixé l'objectif ambitieux de devenir rentier en 2020. Depuis ce moment j'ai énormément lâché prise par rapport à mon job.
Objectif atteint ou presque
Je considère que l'objectif que je m'étais fixé est pratiquement atteint. Comme je l'ai dit, d'un point de vue strictement financier, je pourrais le faire. Pour ma tête toutefois, j'ai besoin encore d'une dernière étape, celle où je vais remplacer mon activité salariée par une petite activité accessoire indépendante. J'ai encore quelques préparatifs logistiques et des travaux administratifs. Si tout va bien, dans le courant de l'année prochaine, je pourrai quitter définitivement le salariat. Je travaillerai alors quand je veux, avec qui je veux, combien je veux et comment je veux. Comme ordre de grandeur je me fixe une dizaine d'heures par semaine.
En route pour 2030
Bref, j'espère que ces dix dernières années ont été aussi riches dans tous les sens pour vous qu'elles l'ont été pour moi. J'espère également que les dix prochaines le seront encore plus.
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